New York (awp/afp) - Les Bourses occidentales ont terminé en ordre dispersé mardi, passant globalement outre l'incertitude au Moyen-Orient, la remontée des taux obligataires et des propos prudents du président de la banque centrale américaine (Fed).

La Bourse de Paris a abandonné 1,40%, repassant sous le seuil symbolique des 8.000 points en clôture pour la première fois depuis le 6 mars. Francfort a cédé 1,44% et Londres 1,82%. A Zurich, le SMI a cédé 1,75%.

A Wall Street, le Dow Jones a pris 0,17%, l'indice Nasdaq a cédé 0,12% et l'indice élargi S&P 500 a lâché 0,21%.

Les places occidentales ont franchi, sans brio mais sans tomber, plusieurs obstacles, en premier lieu le regain de tension au Moyen-Orient.

Selon le Jerusalem Post, l'armée israélienne a arrêté un plan de riposte à l'attaque iranienne qui a visé Israël samedi soir. Selon le quotidien, elle n'a cependant pas choisi de date pour le mettre en oeuvre.

Autre élément défavorable, le nouveau coup de rein des taux obligataires. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans est allé jusqu'à 4,69%, une première depuis près de cinq mois.

Le marché a aussi dû encaisser de nouvelles déclarations du président de la Fed, Jerome Powell.

Lors d'une table ronde, à Washington, il a indiqué que "les dernières données macroéconomiques" n'avaient "clairement pas renforcé (la) confiance" des membres de l'institution quant au retour de l'inflation vers son objectif de long terme, soit 2% par an.

L'inflation a ainsi rebondi en mars aux Etats-Unis, à 3,5% sur un an contre 3,2% précédemment, selon l'indice de prix à la consommation CPI.

"En l'état, vu la vigueur du marché de l'emploi et la trajectoire de l'inflation, il est approprié de donner davantage de temps à la politique monétaire restrictive pour faire oeuvre", a ajouté le banquier, en référence au niveau élevé des taux de la Fed, qui vise à ralentir l'économie américaine.

Pour Art Hogan, de B. Riley Wealth Management, les opérateurs "ont déjà intégré une bonne partie des éléments qui les inquiètent.

"La réaction initiale, c'est de prendre en compte les pires scénarios. Ensuite, on attend", a-t-il poursuivi, notamment "de voir comment Israël va répondre. Est-ce que ce sera mesuré ou va-t-on être entraîné dans quelque chose que l'on ne souhaite pas?"

En attendant, "vous avez un marché qui a trouvé une sorte d'équilibre de court terme", selon l'analyste.

Les bancaires en berne, sauf Morgan Stanley ___

Dans un marché où les valeurs bancaires et financières ont replié la voilure, Morgan Stanley a fait ainsi figure d'exception en prenant 2,47% à New York.

La banque d'affaires américaine a publié des résultats au premier trimestre meilleurs qu'attendu, soutenus par ses activités de gestion de patrimoine et à la banque d'investissement, qui a vu une accélération des émissions de dette et d'actions

En revanche, Bank of America (-3,53%) n'a pas profité de résultats supérieurs aux attentes, les investisseurs se concentrant sur la marge nette d'intérêt (intérêts perçus déduits des intérêts versés), qui s'est contractée, car l'établissement a dû rémunérer davantage ses dépôts.

En Europe, HSBC a lâché 2,98% à Londres, BNP Paribas 2,95% à Paris, Banco Santander 2,54% à Madrid, Intesa Sanpaolo 2,31% à Milan et Deutsche Boerse 2,23% à Francfort.

Le pétrole piétine ___

Les prix du pétrole sont restés quasiment stables mardi, les traders restant dans l'expectative d'une réaction d'Israël à une attaque de l'Iran sur son sol au cours du week-end, largement déjouée.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin a cédé seulement 0,08% à 90,02 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mai, a lâché 0,05% à 85,36 dollars.

L'or grappillait 0,05% à 2.384,73 dollars. Depuis le 1er janvier, le cours de l'or a bondi de plus de 15%.

Le bitcoin cédait 0,41% à 62,891,40 dollars.

afp/rp