Zurich (awp) - La Bourse suisse baissait fortement mardi en fin de matinée, rattrapée par les craintes sur l'approvisionnement en énergie cet hiver. Alors que les autres places européennes reculaient, le SMI chutait à ses niveaux de l'été dernier.

Le cours du pétrole a bondi en Asie mardi matin en raison des attentes d'une hausse de la demande et des inquiétudes concernant l'offre, tandis que le monde sort lentement de la pandémie. Le prix du Brent a grimpé de 0,9% dans les échanges asiatiques matinaux pour atteindre 80,24 dollars, son plus haut niveau depuis octobre 2018.

"Les principaux indices américains ont fini de manière dispersée (lundi) soir dans le sillage de nombreuses interrogations concernant notamment la fièvre sur le rendement du 10 ans américain, la forte hausse du prix du baril de pétrole et un potentiel effet de domino dans le secteur immobilier chinois et un début de crise de l'énergie en Chine", a énuméré John Plassard de Mirabaud Banque dans un commentaire.

La Chine fait en effet face à des coupures de courant qui pourraient freiner la croissance de la deuxième économie mondiale, tandis que le Royaume-Uni se trouve quant à lui confronté à une pénurie de carburant, provoquée par des achats massifs d'automobilistes inquiets.

"L'envolée actuelle des prix de l'énergie renforce les craintes, surtout que la crise énergétique qui est anticipée devrait s'aggraver avant l'hiver", ont averti les économistes d'Activtrades dans une note.

A 10h433, l'indice vedette SMI baissait nettement de 1,22% à 11'550,67 points, après avoir fortement reculé de 1,07% lundi soir en clôture. L'indice SLI abandonnait 1,6% à 1885,88 points et le SPI perdait 1,46% à 14'933,53 points.

La vaste majorité des valeurs vedettes évoluait dans le rouge, toujours emmenées par Logitech (-7,6%), Partners Group (-5,2%) et Straumann (-4,8%). Le fabriquant de périphériques informatiques vaudois a vu sa recommandation et son objectif de cours abaissés par Morgan Stanley.

Parmi les rares annonces d'entreprises, ABB (-1,3%) a signé une déclaration d'intention en vue d'une collaboration avec le producteur chinois d'hydrogène Peric.

Parmi les poids lourds, Novartis (+0,2%) surnageait, tandis que Roche (-0,5%) et Nestlé (-1,4%) reculaient.

Hormis Novartis, UBS (+0,5%) était dans le vert. La banque aux trois clés bénéficie d'un sursis en France, où la décision de la cour d'appel de Paris sur l'affaire de blanchiment aggravée de fraude fiscale et démarchage bancaire illégal a été repoussée au 13 décembre. Credit Suisse (-0,6%) cédait par contre ses gains de la matinée.

L'actualité dominait essentiellement le marché élargi. Landis+Gyr (-0,8%) baissait, après avoir annoncé l'acquisition du groupe turc Luna Elektrik Elektronik Sanayi ve Ticaret. Le prix d'achat est supérieur à 50 millions de dollars, sans toutefois dépasser les 100 millions. Morgan Stanley a par ailleurs abaissé l'objectif de cours du fabriquant de compteurs électriques.

Implenia (-1,6%) a annoncé la création avec la société de participations allemande Deutsche Seereederei d'une coentreprise en vue de développer des produits immobiliers pour des structures touristiques respectueuses de l'environnement.

Wisekey (-2,3%) a vu sa perte nette se réduire sur les six premiers mois de l'année, mais son résultat opérationnel s'est encore creusé, alourdi par l'intégration du spécialiste d'intelligence artificielle Arago.

Le revendeur de montres de luxe Chronext a pour sa part précisé les contours de son introduction en Bourse sur SIX Swiss Exchange, agendée autour du 8 octobre. La firme zougoise a établi une fourchette de 16 à 21 francs suisses par titre, devant valoriser l'entreprise entre 520 et 680 millions de francs suisses.

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