Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé en ordre dispersé jeudi. Après une ouverture encore positive, le SMI est rapidement repassé sous l'équilibre et s'est mis à évoluer en rouge majoritairement un peu sous la barre des 11'400 points. Il a été fortement freiné par son poids lourd Nestlé dont les résultats ont été jugés décevants, au contraire de ceux de l'assureur Zurich.

A New York, Wall Street avançait nettement en matinée, le secteur technologique saluant les résultats diffusés la veille par le géant des puces électroniques Nvidia.

Du côté de la macro-économie, les demandes d'allocations chômage aux Etats-Unis ont baissé, contre toute attente, de 12'000, à 201'000 la semaine dernière.

Les reventes de maisons se sont bien comportées en janvier, augmentant de 3,1% sur le mois mais elles sont en baisse de 1,7% sur un an.

La hausse des prix à la consommation s'est accélérée en Italie en janvier, passant à 0,8% sur un an, après 0,6% en décembre. L'activité du secteur privé s'est contractée en février dans la zone euro pour le neuvième mois consécutif, mais à un rythme plus faible qu'en janvier, grâce à une stabilisation dans les services, selon l'indice PMI Flash de S&P Global.

En Suisse, le nombre d'actifs occupés a augmenté de 2,2% sur un an au dernier trimestre 2023 pour atteindre 5,4 millions de personnes, selon l'Office fédéral de la statistique (OFS). Le taux de chômage au sens du Bureau international du Travail (BIT) a de son côté faibli à 3,9%, contre 4,1% un an plus tôt.

Le SMI a terminé en recul de 0,37% à 11'386,17 points, avec un plus bas à 11'368,28 et un plus haut à 11'455,10 en phase d'ouverture. Le SLI a gagné 0,23% à 1854,75 points et le SPI a cédé 0,38% à 14'857,56 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 19 ont progressé et 11 reculé.

Nestlé (-4,9%) a fini lanterne rouge, derrière le bon Lindt (-1,5%) et Sika et SIG Group (chacun -1,0).

Le géant de l'alimentaire a vu ses recettes se tasser l'année dernière sous l'effet du franc fort et malgré une croissance organique marquée. Le bénéfice net a néanmoins progressé de 20,9% à 11,21 milliards de francs suisses. Le dividende est proposé à la hausse et les perspectives de croissance pour 2024 sont modérées.

Roche (bon -0,9%, porteur -0,6%) a également cédé du terrain, alors que Novartis (+0,6%) en a gagné. La veille, ce dernier avait annoncé le retrait de son médicament Adakveo (Crizanlizumab) pour le traitement de la drépanocytose en Grande-Bretagne.

Swisscom (-0,5%) a vu son objectif de cours abaissé par Deutsche Bank, qui continue de recommander le titre à la vente ("sell"). Le géant bleu reste fortement positionné sur le marché domestique et présente un profil défensif, mais il s'attend à une stagnation en 2024. L'expert voit actuellement plus de potentiel dans d'autres entreprises du secteur.

Le podium du jour se compose de VAT Group (+3,9%), Zurich Insurance (+2,6%) et Alcon (+2,3%).

L'assureur zurichois a enregistré l'an dernier une progression des primes brutes, de la rentabilité opérationnelle et du bénéfice net, en hausse de 10% à 4,35 milliards de dollars. Le conseil d'administration propose le versement d'un dividende de 26 francs suisses, contre 24 francs suisses l'année précédente. Un rachat d'actions de jusqu'à 1,1 milliard de francs suisses est aussi prévu.

Sur le marché élargi, le spécialiste du crédit à la consommation et émetteur de cartes Cembra Money Bank (+7,6%) a décidé de réduire ses effectifs à 830 d'ici fin 2024, contre 902 fin 2023. Le bénéfice net a reculé de 7% à 158 millions de francs suisses l'an dernier et le dividende sera augmenté de 5 centimes à 4 francs suisses par action.

Le spécialiste du cryptage de contenus et de la cybersécurité Kudelski (-13,1%) a vu ses recettes progresser l'année dernière, mais la rentabilité a pris l'eau. Tout comme l'exercice précédent, les actionnaires devront se passer de dividende. La direction a annoncé vouloir se séparer de son activité historique Public Access (Skidata) pour financer sa dette et se recentrer sur ses activités de base.

L'industriel winterthourois Sulzer (+9,3%) a bouclé l'exercice 2023 avec tous les voyants au vert, porté par une forte activité au premier semestre. Entrées de commandes, recettes et rentabilité ont progressé de plus de 10% sur l'année, ce qui incite le conseil d'administration à proposer une hausse du dividende.

Energiedienst (+0,3%), Feintool (+0,3%) et Medmix (-3,7%) ont également dévoilé leurs résultats.

rp/ol