Zurich (awp) - La Bourse suisse évolue toujours en sous-marin mercredi en fin de matinée, à l'instar des autres places européennes. L'ambiance est notamment plombée par un accès de faiblesse de la croissance chinoise en 2023 inédit sur les trente dernières années, exception faite des années de pandémie, à 5,2%. A Zurich, le Swiss Market Index (SMI) menaçait de crever le plancher des 11'100 points.

"Hier était juste un autre jour au cours duquel un autre banquier central est venu contrarier des attentes de baisse de taux exagérées", rappelle Ipek Ozkardeskaya, pour Swissquote.

Gouverneur à la Réserve fédérale (Fed) des Etats-Unis, Christopher Waller a ainsi indiqué qu'il n'y avait "aucune raison de procéder à des baisses de taux aussi rapides que par le passé" et que cela arriverait seulement à condition que "l'inflation ne rebondisse pas".

"On se souvient aussi que la séance de lundi a été marquée (négativement) par les propos (hawkish - faucon) de Robert Holzmann, membre du conseil des gouverneurs. Hier c'était aussi au tour du Fonds monétaire international (FMI) de 'donner de la voix' concernant les attentes en matière d'évolution des taux d'intérêt", rappelle John Plassard, de Mirabaud Banque.

"Pendant ce temps, l'incertitude géopolitique ne cesse de croître au Moyen-Orient, alors que les attaques des Houthis soutenus par l'Iran continuent de perturber le trafic de marchandises dans la région, en particulier après une frappe contre un vraquier grec il y a quelques heures," surenchérit Philippe Veyret, chez Activtrades.

A 10h50, le SMI abandonnait encore 0,94% à 11'114,35 points, après avoir marqué un plus bas du jour à 11'099,73 points. Le Swiss Leader Index (SLI) se délestait de 1,12% à 1749,73 points et le Swiss Performance Index (SPI) de 0,92% à 14'493,59 points. Sur les trente valeurs vedettes, seules deux s'extirpaient du marasme.

Geberit (-4,2%) était passé d'une extrémité à l'autre de l'indice phare de la place zurichoise. L'équipementier de sanitaires a brossé de sombres perspectives pour l'exercice en cours, après avoir toutefois comblé les attentes du marché avec son chiffre d'affaires 2023.

La palme du moment revenait à Straumann (+1,2%), profitant d'une recommandation à l'achat émise par Bank of America. Le fournisseur de consommables et dispositifs chirurgicaux-dentaires était suivi à bonne distance par le géant pharmaceutique Novartis (+0,1%). Si Nestlé (-0,1%) limitait les dégâts, le bon Roche (-0,7%) reculait déjà nettement.

Les horlogères Richemont (-1,9%) et Swatch Group (-0,6%) réagissaient différemment à l'accès de faiblesse de la conjoncture chinoise.

Swiss Life (-3,5%) a perdu la recommandation à l'achat d'UBS (-1,3%), à l'occasion d'une étude sectorielle ayant aussi couvert Zurich Insurance (-2,1%), Swiss Re (-1,3%) et sur le marché élargi Baloise (-3,5%).

Le producteur saint-gallois d'instruments de mesure Inficon (stable) assure avoir largement concrétisé l'an dernier ses ambitions tant en matière de recettes que de rentabilité.

Meyer Burger (-26% à 9,7 centimes) s'effondrait après un avertissement sur résultat pour l'exercice 2023. La fabricant de modules et panneaux solaires annonce par ailleurs l'abandon de la production de modules en Allemagne et prévoit la fermeture du site de Freiberg, qui occupe quelque 500 collaborateurs.

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