Zurich (awp) - La Bourse suisse parvenait à maintenir ses gains vendredi à l'approche de la mi-journée, forte du soutien de ses trois plus grosses capitalisations. Toujours sur le qui-vive, les investisseurs tendent désormais à juger pour acquis un relèvement de 0,75 point de pourcentage du taux directeur de la Réserve fédérale américaine lors de la prochaine réunion des 26 et 27 juillet prochains. Après Swatch Group jeudi, Richemont a rythmé la saison des résultats.

Après un indicateur des prix à la consommation (CPI) en juin plus élevé que prévu mercredi, puis la même tendance pour les prix à la production (PPI), les investisseurs avaient estimé probable une hausse d'un point de pourcentage du taux directeur de la Fed fin juillet. Deux membres de la Réserve fédérale se sont cependant prononcés pour un relèvement de 0,75 point, notamment le président de l'antenne de Saint-Louis, James Bullard, considéré comme partisan d'une politique monétaire restrictive. Autre gouverneur de la Fed, Christopher Waller s'était dit ouvert à une hausse d'un point de pourcentage mais le marché a préféré retenir qu'à ce stade, il comptait voter pour une hausse de 0,75 point.

"Croyez-le ou non, la hausse de 0,75 point de pourcentage est une bonne nouvelle pour le marché", alors que cette perspective semblait d'un autre temps il y a quelques mois encore, s'amuse Stephen Innes, gérant de Spi AM. Les investisseurs vont en outre continuer de regarder avec attention la publication des résultats d'entreprises, alors que les premiers ont encore mis en lumière les difficultés économiques dans plusieurs régions du monde.

Sur le front des nouvelles macroéconomiques, la Chine a vu sa croissance économique s'effondrer au deuxième trimestre pour signer sa pire performance depuis 2020, en raison des restrictions sanitaires et d'une crise dans l'immobilier qui ont lourdement pénalisé l'activité. Le produit intérieur brut (PIB) de la deuxième puissance économique mondiale a progressé sur un an de seulement 0,4% sur la période avril-juin.

Après une entame de séance en hausse de 0,4%, le SMI progressait vers 10h50 de 0,59% à 10'865,50 points, non sans avoir dû lutter pour se maintenir dans le vert alors qu'il avait quasiment atteint l'équilibre peu après 10h00. Le SLI grappillait 0,62% à 1661,01 points, alors que l'indicateur élargi SPI s'appréciait de 0,6% à 14'013,53 points.

Sur les 30 valeurs constitutives du SLI, plus que cinq perdaient du terrain, les 25 autres en gagnant.

En haut de tableau, la toujours volatile AMS-Osram (+4,5%) prenaient seule la direction des opérations, devant Logitech (+2,3%) et Geberit (+2,2%). Sonova (+1,9%) était aussi recherché. Bien qu'en fin de liste des gagnants de la matinée, les trois poids lourds de la cote apportaient un soutien bienvenu, le bon Roche prenant 0,8%, Novartis 1% et Nestlé 0,4%.

En bas de tableau, Richemont conservait la lanterne rouge, dégringolant de 4,8%. Le géant genevois du luxe, propriétaire notamment du bijoutier et horloger Cartier, a enregistré au premier trimestre de son exercice décalé 2022/2023 une forte hausse de son chiffre d'affaires et pourtant décoiffé les prévisions des analystes. Il emmenait dans son sillage son concurrent, l'horloger biennois Swatch Group (-2,2%).

Credit Suisse (-0,5%) était aussi à la peine, se reprenant toutefois quelque peu après être pour la première fois passé sous le seuil des 5 francs suisses. Il en allait de même pour Partners Group (-2,7%). Le gestionnaire d'actifs zougois spécialisé dans les placements privés ne profitait guère d'une performance semestrielles pourtant supérieure aux attentes, publiée jeudi soir.

Les autres valeurs financières retrouvaient elles de la vigueur, après un début de séance difficile. Swiss Life prenait 1,4%, Julius Bär 1,3%, Swiss Re 0,9%, Zurich Insurance et UBS s'étoffant toutes deux de 0,8%.

Du côté du marché élargi, Ems-Chemie progressait de 0,4%, le chimiste grison ayant confirmé ses modestes ambitions de croissance, en matière de recettes comme d'excédent d'exploitation, pour l'ensemble de l'année en cours. Le chiffre d'affaires s'est enrobé de 10,1% à 1,28 milliard de francs suisses, tandis que le bénéfice d'exploitation avant charges d'intérêts et impôts (Ebit) a grappillé 0,9% à 324 millions.

Barry Callebaut lâchait 0,1%. Le numéro un mondial des produits à base de chocolat et de cacao a fait part de la remise en service progressive début août de son usine belge de Wieze, dont la production de chocolat avait été interrompue fin juin suite à la découverte de salmonelles dans des lots.

DKSH dégringolait de 5%. Le spécialiste zurichois des services de distribution a pourtant bouclé les six premiers mois de l'année sur des résultats en nette hausse et supérieurs aux attentes de la communauté financière, et ce malgré des recettes inférieures aux prévisions et une croissance ralentie.

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