Zurich (awp) - La Bourse suisse voyait ses principaux indices rester dans le rouge vendredi à l'approche de la mi-journée, ceux-ci affichant une évolution latérale depuis l'entame de séance. Les investisseurs, qui attendent notamment les chiffres de l'emploi aux Etats-Unis, ont reçu un gros coup sur la tête, un responsable local de la Réserve fédérale (Fed) américaine, ayant indiqué qu'il n'anticipait pas de baisse des taux cette année.

"L'appétit pour le risque a été mis à mal hier, alors qu'une armée d'intervenants de la Réserve fédérale (Fed) se sont montrés prudents quant au calendrier de la première réduction des taux d'intérêt et que le baril de Brent a dépassé le niveau de 90 dollars, en raison des tensions croissantes entre l'Iran et Israël après qu'Israël a bombardé l'ambassade iranienne à Damas au début de la semaine", observe vendredi Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Alors que le baril de brut américain a atteint 87,50 dollars, les tensions au Moyen-Orient n'ont pour l'heure pas eu d'impact significatif sur l'offre de pétrole. Une hausse du prix de l'or noir qui se reflètera dans les prochaines lectures de l'inflation et pourrait faire dérailler la Fed de son plan de "trois baisses de taux" pour cette année, ajoute l'experte.

Neel Kashkari, a en effet estimé qu'aucune baisse des taux d'intérêt ne serait peut-être nécessaire cette année aux Etats-Unis, en l'absence de progrès dans la lutte contre l'inflation. L'évolution des prix en janvier et février a été "quelque peu inquiétante". Selon lui, il faut voir plus de progrès en matière d'inflation pour avoir confiance dans le fait que l'évolution se rapproche de l'objectif de 2% visé par la Fed. Ce n'est qu'alors que l'on pourra commencer à baisser les taux d'intérêt, a déclaré M. Kashkari.

Dans ce contexte, les investisseurs, rendus nerveux, attendent avec impatience les chiffres de l'emploi américain de mars, qui seront publiés dans l'après-midi. Au Japon, la consommation des ménages a reculé en février (-0,5% sur un an) pour le 12e mois consécutif, alors que l'inflation continue à progresser plus rapidement que les salaires.

En Allemagne, les commandes à l'industrie sont très légèrement reparties à la hausse en février après avoir fortement chuté en janvier dans la première économie européenne. La production industrielle en France a augmenté de 0,2% en février sur un mois, après avoir reculé de 0,9% en janvier. Enfin en Suisse, la population a conservé en mars une perception prudente du contexte économique, l'indice du climat de la consommation étant resté plus ou moins stable en rythme annuel à -38 points, contre -37,7 points auparavant.

A la Bourse suisse, après avoir démarré sur une chute de 1,26%, le SMI a évolué de manière quasiment latérale, notant peu après 11h00 à 11'531,67 points, soit une repli de 1,36%. Le SLI cédait quant à lui 1,34% à 1888,761 points, alors que l'indicateur élargi SPI se délestait de 1,23% à 15'183,07 points. Les trente valeurs constitutives du Swiss Leader Index s'affichaient dans le rouge, Logitech (-2,7%) conservant la lanterne rouge, alors qu'Alcon (-0,3%) essuyait le plus faible tassement.

Du côté des poids lourds de la cote, Nestlé (-0,7%) et le bon Roche (-0,9%) se montraient les plus résistants, l'action au porteur du géant pharma bâlois se contractant elle de 0,8%. Novartis (-1,6%) figurait en 2e partie de tableau.

Nestlé Waters, filiale hexagonale du géant veveysan de l'alimentation, a assuré auprès de l'agence AWP que ses eaux "Hépar, Contrex, Vittel et Perrier peuvent être consommées en toute sécurité", réagissant à de nouvelles révélations par la presse française jeudi mettant en cause la qualité de ses eaux minérales, notamment par des "contaminations d'origine fécale".

Outre Alcon, Sandoz (-0,4%), Schindler (-0,4%), la défensive Swisscom (-0,5%) et SGS (0,4%), entre autres, faisaient mieux que la moyenne.

Parmi les rares nouvelles d'entreprises du jour, le géant des matériaux de construction Holcim (-1,6%) a conclu un accord en vue de l'acquisition de Tensolite, fabricant argentin de béton préfabriqué et précontraint. L'opération, dont les détails financiers ne sont pas divulgués, vise à accroître l'empreinte géographique du groupe et à étoffer le portefeuille de l'activité Solutions & Products.

Sur le marché élargi, Swiss Steel décollait de 14,1%, les actionnaires du sidérurgiste lucernois ayant approuvé jeudi l'augmentation de capital, chiffrée à 300 millions d'euros et destinée à assainir le groupe en difficulté. La holding zougoise Buru, détenue par les familles d'entrepreneurs Buhofer et Rubli, a repris une participation de 13,7% dans Implenia (+3,3%) auprès de l'actionnaire de référence Max Rössler.

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