Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé sur une note négative mercredi. Le SMI, qui avait encore évolué dans le vert jusqu'en fin de matinée, est repassé au rouge peu après midi. Il a ensuite nettement accentué ses pertes à l'annonce du fort ralentissement des créations d'emploi dans le privé en février aux Etats-Unis. Après un plus bas du jour sous les 10'700 points, il s'est repris sur la fin.

A New York, Wall Street évoluait en ordre dispersé en matinée après le décevant indicateur sur l'emploi privé.

"En forte hausse lundi, en chute mardi, mitigée aujourd'hui: le marché est agité", a résumé JJ Kinahan de TD Ameritrade. "Ce matin, c'est comme si la radio cherchait la bonne station sur la bande des ondes", a commenté Patrick O'Hare de Briefing.com.

Les marchés digéraient un rapport sur l'emploi dans le secteur privé plus mou que prévu (117'000 au lieu des 180'000 attendus), avant les chiffres-clés de février dont la publication par le ministère du Travail est prévue vendredi. Les analystes pensent que les chiffres officiels seront bien plus optimistes. Ils prévoient 200'000 nouveaux emplois en février et un taux de chômage stable à 6,3%.

Le SMI a fini en recul de 0,42% à 10'771,88 points, avec un plus bas à 10'693,60 et un plus haut à 10'864,60. Le SLI a cédé 0,28% à 1742,79 points et le SPI 0,35% à 10'432,91 points. Sur les 30 valeurs vedettes 13 ont avancé et 17 reculé.

Dans le camp des gagnants, le logisticien Kühne+Nagel (+7,1%) a terminé largement en la tête, devant Adecco (+2,6%) et Julius Bär (+2,2%).

L'exercice 2020 du groupe de Schindeleggi a été marqué par un repli des recettes et du bénéfice net, alors que la performance opérationnelle s'est améliorée. La seconde partie d'année a profité de la reprise d'activité après les confinements, notamment avec les livraisons de vaccins, dont ceux de Moderna. Les actionnaires profiteront d'une hausse du dividende.

Les deux autres bancaires Credit Suisse (-0,2%) et UBS (-0,03%) ont perdu du terrain.

Richemont (+1,0%) a profité d'un relèvement de recommandation par le géant bancaire JPMorgan, qui prône désormais "overweight" en misant sur la reprise du secteur. Dans le sillage de son concurrent genevois, Swatch (+0,9%) a aussi pris de l'altitude.

Logitech (-4,0%) a fini lanterne rouge derrière Sonova (-3,9%) et Straumann (-2,8%).

Les poids lourds Roche (-0,9%) et Nestlé (-0,8%) ont pesé sur l'indice, Novartis (-0,2%) a mieux résisté.

Sur le marché élargi, les investisseurs ont notamment eu à digérer les résultats de neuf entreprises.

Le groupe industriel Bucher (-0,2%) a vu sa rentabilité souffrir l'année dernière. Le bénéfice net a fondu d'un tiers et la rémunération des actionnaires sera rabotée. La direction se veut toutefois optimiste pour l'exercice en cours, confirmant ses objectifs annuels tout en ménageant ses grands projets et ses investissements.

L'année 2020 d'Autoneum (-0,7%) a été marquée par les difficultés de l'industrie automobile. La perte nette a toutefois été réduite grâce aux mesures d'économies de coûts. Le groupe table sur une retour des chiffres noirs cette année.

Le géant de construction Implenia (-1,7%) n'a pas convaincu avec sa copie 2020. Le groupe zurichois espère de nouveau renouer avec un bénéfice opérationnel en 2021 et a confirmé sa marge à moyen terme.

Vifor Pharma (-3,3%) a vu son bénéfice s'envoler en 2020 grâce à la vente de la société genevoise OM Pharma, mais ses recettes ont souffert des mesures adoptées pour lutter contre la Covid-19. La performance s'inscrit dans le bas des projections du consensus AWP.

Swiss Steel (-4,6%) a réduit ses pertes et relevé sa performance opérationnelle. La transformation de l'ex-Schmolz+Bickenbach va se poursuivre cette année.

Bossard (+7,8%) a dépassé les attentes l'an dernier, malgré une rentabilité en net recul. Les chiffres se situent dans le haut de la fourchette des attentes et le dividende sera relevé.

Georg Fischer (+6,2%) a subi une chute de quelque 14% de ses recettes et d'un tiers de son bénéfice net l'année dernière. Le dividende sera raboté. La direction estime que le groupe est bien positionné pour profiter de la reprise économique.

Dormakaba (+6,2%) a dévoilé des résultats semestriels de l'exercice décalé 2020/21 en recul, mais dépassant les estimations du consensus. L'activité devrait accélérer au 2e semestre.

La société immobilière Plazza (+1,9%) n'a pas souffert de la crise. Les actionnaires pourront se réjouir d'un dividende inchangé. Le groupe prévoit par ailleurs une simplification de ses structures durant le 1er semestre.

rp/nj