Zurich (awp) - La Bourse suisse a entamé la semaine sur une note prudente, alors que plusieurs banques centrales vont faire le point sur leur politique monétaire, dont la Réserve fédérale américaine et la Banque nationale suisse. Le SMI, qui avait légèrement reculé en tout début de séance, a ensuite redressé la barre et il est resté proche de l'équilibre durant la plus grande partie de la journée, repassant au rouge après l'ouverture à Wall Street. UBS a retenu l'attention après le jugement en appel à Paris.

A New York, Wall Street cédait du terrain en matinée après la séance record de vendredi. Pour beaucoup d'observateurs, le marché devrait évoluer dans une fourchette relativement étroite d'ici à la fin de la réunion de la Fed, mercredi, qui sera suivie par une conférence de presse de son président Jerome Powell.

Les investisseurs ont déjà largement digéré la probable inflexion que l'institution s'apprête à donner à sa politique monétaire, avec une possible accélération du retrait des achats d'actifs financiers, avant une ou plusieurs hausses de taux.

"Le marché préfère une Fed plus orientée vers un resserrement monétaire, ce qui éviterait des mesures plus radicales pour combattre l'inflation", a expliqué Peter Cardillo, économiste de marché pour Spartan Capital Securities.

Le SMI a terminé en recul de 0,45% à 12'551,28 points, son plus bas du jour, et après un plus haut à 12'637,31 points. Le SLI a cédé 0,38% à 2021,11 points et le SPI 0,42% à 16'025,78 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 23 ont reculé et 7 avancé.

Vifor (+18,5%) a fini en tête du petit groupe de gagnants, suivi par Kühne+Nagel (12,0%) et Logitech (+1,6%).

Le groupe pharmaceutique australien CSL a confirmé son intérêt pour le rachat de son homologue saint-gallois Vifor et ne fera pas d'autre commentaire. Le spécialiste des vaccins antigrippaux a indiqué être "en pourparlers concernant une transaction potentielle". Vifor a confirmé aussi, soulignant également qu'il ne ferait pas d'autre commentaire.

Deutsche Bank a repris la couverture de Logitech à "buy" et un objectif de cours à 92 francs suisses. Après l'envolée provoquée par les conséquences de la pandémie, les investisseurs ont déchanté, le titre perdant en juin 40% par rapport à son plus haut, a relevé l'analyste qui se pose la question de la durabilité de la croissance. L'expert est d'avis que le cycle de remplacement plus court des produits est sous-estimé. Il estime aussi que Logitech a une carte à jouer en passant d'articles bas de gamme à du haut de gamme, par exemple dans les jeux vidéo.

Côté perdants, Adecco (-2,3%) a terminé lanterne rouge, derrière Swatch et Credit Suisse (chacun -1,8%) et Richemont (-1,7%).

Credit Suisse a annoncé que la sixième tranche de remboursement aux détenteurs de capitaux concernés par la débâcle Greensill, agendée pour le 15 décembre, se montera à 400 millions de dollars et portera le total à 6,7 milliards.

UBS (-0,4%), qui avait gagné jusqu'à plus de 2% après que la Cour d'appel de Paris a condamné la banque à un total de 1,8 milliard d'euros en amende, dommages et intérêts et confiscation dans le litige fiscal l'opposant à l'Etat français, a fini par repasser dans le rouge.

"La décision est difficile à comprendre", a réagi l'avocat d'UBS, Me Hervé Temime. "C'est une décision dont les conséquences financières sont inférieures de 2,7 milliards (...) par rapport à la décision du tribunal", mais "sur le principe, il y a une condamnation, donc nous allons réfléchir pour voir si nous formons un pourvoi en cassation".

Les poids lourds Roche (-0,5%), Nestlé (-0,3%) et Novartis (-0,2%) ne sont pas ressorti du lot.

Sur le marché élargi, l'antiviral expérimental ensovibep de Molecular Partners (+3,2%) serait efficace pour "neutraliser" Omicron, ainsi que les autres variants du coronavirus, selon une étude préclinique du laboratoire zurichois.

Chez Bossard (-1,1%), Beat Grob, membre de la direction et responsable de l'Europe centrale, va quitter fin avril 2022 le fabricant de dispositifs de fixation. La direction régionale est reprise par le patron Daniel Bossard.

Idorsia (-1,1%) va poursuivre le développement de son médicament en développement lucerastat pour le traitement de la maladie de Fabry, qui avait essuyé en octobre un revers d'étude clinique.

Forbo (-1,3%) a bouclé le programme de rachat d'actions annoncé fin novembre. Le groupe zougois s'est emparé de 74'835 titres à un prix unitaire fixe de 1745 francs suisses, pour un volume total de quelque 130,6 millions.

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