Zurich (awp) - La Bourse suisse a encore nettement reculé mercredi, toujours plombée par la baisse moins forte que prévu de l'inflation en août aux Etats-Unis. Le SMI, qui avait encore limité les pertes en matinée, a encore nettement fléchi dans l'après-midi. Il est remonté un peu après l'ouverture positive à Wall Street.

La Bourse de New York regagnait un peu de terrain en matinée, au lendemain d'une forte baisse.

Les marchés "ont tendance à anticiper certaines publications", notamment concernant l'inflation, espérant voir le "moment charnière" qui permettrait aux banques centrales de "relâcher la pression", a expliqué Craig Erlam, analyste d'Oanda. Mais une fois de plus, "ils ont été ramenés sur terre".

Alors que les investisseurs espéraient une pause prochaine du durcissement monétaire, certains anticipent désormais que la Réserve fédérale américaine (Fed) va relever ses taux directeurs d'un point de pourcentage lors de sa prochaine réunion, les 20 et 21 septembre.

Le SMI a terminé en recul de 1,26% à 10'754,40 points, avec un plus bas à 10'727,43 points et un plus haut à 10'872,76 points en tout début de séance. Le SLI a abandonné 1,07% à 1643,51 points et le SPI 1,31% à 13'781,35 points. Sur les 30 valeurs vedettes, Sonova (+0,8%), Swatch et Partners Group (chacun +0,2%) sont les seuls gagnants du jour.

Concurrent de Swatch, Richemont (-0,4%) a limité la casse. En collaboration avec le détaillant horloger Gübelin, le géant genevois renforce le réseau de distribution de ses maisons horlogères et joaillères grâce à l'ouverture d'une boutique multimarques à Lucerne. Cette enseigne, appelée TimeVallée, est la première de ce genre en Suisse.

Le bon de jouissance Roche (-0,4%) a bien résisté. Il a profité d'un relèvement de recommandation à "buy" de "hold" par Berenberg qui a aussi augmenté l'objectif de cours. L'analyste estime notamment que plusieurs lancements de produits devraient favoriser la croissance du géant bâlois.

Nestlé (-2,7%, deuxième moins bonne performance du jour) a fortement pesé sur l'indice et Novartis (-1,7%) a fini dans le gros du peloton.

Exane BNP Paribas a abaissé la recommandation pour le géant veveysan à "neutral" de "outperform" sans modifier l'objectif de cours. Le titre est déjà fortement valorisé par rapport à l'ensemble du marché, ont relevé les analystes.

Berenberg a abaissé à "hold" de "buy" la recommandation pour Novartis et réduit l'objectif de cours. Si le groupe a fait des avancées en matière de rentabilité opérationnelle en réduisant ses coûts dans le segment pharma, les investisseurs n'ont pas apprécié l'absence de progrès dans le portefeuille de produits en développement. A cela s'ajoute l'expiration de brevets, qui risque de freiner la croissance du chiffre d'affaires à partir de 2025, a noté l'analyste.

Le bon Schindler (-4,1%) a terminé lanterne rouge. Straumann (-2,1%) complète le trio des plus gros perdants avec Nestlé.

Le spécialiste des implants dentaires a subi une rétrogradation à "sell" de "neutral" par UBS qui a aussi fortement abaissé l'objectif de cours à 96,75 de 125 francs suisses. La banque aux trois clés justifie cette rétrogradation par un faible profil d'opportunités/risques du bâlois et par l'assombrissement des perspectives macroéconomiques.

ABB (-1,5%) va investir "plusieurs millions de dollars" dans un nouveau site de production de chargeurs pour véhicules électriques aux Etats-Unis. Une centaine d'emplois doivent être créés à Columbia, en Caroline du Sud.

Sur le marché élargi, Lalique (-0,6%) a enregistré une nette croissance de ses résultats au premier semestre 2022 et annoncé avoir acquis la marque zurichoise Fabric Frontline, spécialisée dans les accessoires en soie haut de gamme, pour un montant non dévoilé.

Au lendemain des statistiques de Flughafen Zurich (-1,2%) en août, Stifel a abaissé sa recommandation à "hold" de "buy" et réduit l'objectif de cours. Les exploitants d'aéroports ont profité d'une embellie cet été, après avoir longuement souffert de la crise sanitaire. Les analystes anticipent désormais un net contrecoup l'an prochain, accentué encore par un renchérissement de leurs coûts. Le tarmac zurichois semble relativement blindé contre le phénomène, mais son titre est jugé suffisamment valorisé.

BVZ Holding (-1,3%) a redressé ses ventes et son produit d'exploitation sur les six premiers mois, lui permettant de renouer avec les chiffres noirs.

rp/al