New York (awp/afp) - Les prix du pétrole se sont repliés mardi, les investisseurs s'accommodant du risque géopolitique tandis que l'administration américaine a pris l'initiative de tenter de faire baisser les prix de l'essence avant la saison des déplacements estivaux en libérant un volume de réserves d'essence sur le marché.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a cédé 0,99% à 82,88 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en juin, dont c'est le dernier jour de cotation, a perdu 0,67% à 79,26 dollars.

Le département américain de l'Energie a annoncé qu'il mettait en vente un million de barils d'essence issus de ses réserves conservées dans le nord-est, une initiative "stratégiquement choisie pour maximiser l'impact sur les prix à la baisse au moment où les Américains prennent le volant", indique un communiqué du gouvernement.

Cette démarche intervient juste avant le long week-end de Memorial Day aux Etats-Unis qui marque le début officieux de l'été et des déplacements en voiture.

"Avec Memorial Day qui arrive et le début de la saison des déplacements, l'administration Biden-Harris prend l'initiative de baisser les coûts de l'essence en vendant un million de barils", a expliqué la porte-parole de la Maison Blanche Karine Jean-Pierre.

Pour Patrick De Haan, analyste pour GasBuddy, cette mise à disposition sur le marché "devrait avoir un impact mineur sur les prix à la pompe au niveau national, mais cela peut exercer une légère pression à la baisse dans le Nord-Est". L'analyste a rappelé qu'un million de barils d'essence correspondait à 2,7 heures de consommation nationale d'essence.

Phil Flynn de Price Futures Group a relevé le calendrier bien pensé de cette décision, "juste avant la saison des déplacements et avant une élection"...

Plus généralement, l'économie aux Etats-Unis, la politique monétaire et l'état de la demande restaient au centre des préoccupations des courtiers alors que plusieurs responsables de la réserve fédérale (Fed) ont redit que les taux d'intérêt élevés devaient le rester pour l'instant pour juguler l'inflation. "Il y a une incertitude" qui tempère l'élan des investisseurs.

Le marché est passé outre les nouvelles attaques de drones ukrainiens sur les raffineries russes et une autre attaque des Houthis contre un pétrolier en mer Rouge au cours du week-end.

Par ailleurs, le décès du président iranien Ebrahim Raïssi dans un crash d'hélicoptère et les inquiétudes autour de l'état de santé du roi saoudien Salmane, qui a reporté sa visite officielle prévue cette semaine au Japon, "font peser un risque de succession au Moyen-Orient", ont relevé les analystes de DNB.

Cependant, "le marché pétrolier est bien habitué au risque géopolitique", ont-ils noté.

afp/rp