Paris (awp/afp) - L'humeur a changé sur les marchés mondiaux vendredi, comparé à la veille. Les craintes liées au ralentissement économique ont repris le dessus sur les espoirs d'une fin prochaine des hausses de taux, après des résultats moins bons qu'attendus pour Apple et Alphabet, maison-mère de Google.

Pour couronner le tout des prévisions prudentes d'Amazon ont ramené les investisseurs à la réalité d'une économie mondiale qui s'essouffle. En Europe, les Bourses ont rapidmeent perdu leur optimisme de la veille. Vers 09h35T, Paris perdait 0,60%, Francfort 0,85%, Milan 0,61% et Londres grappillait 0,07%. L'indice phare de la Bourse suisse, le SMI, fort du soutien de ses poids lourds Roche, Novartis et Nestlé, parvenait à se maintenir dans le vert, gagnant 0,54%.

Les places chinoises n'ont pas été à la fête, en premier lieu Hong Kong, où sont cotées de nombreuses entreprises technologiques chinoises et qui a cédé 1,36%. Shanghai a reculé de 0,68%. Tokyo a gagné 0,39%, encouragé par le bond de l'action Sony (+6,17%) et celui la veille de l'indice Nasdaq (+3,25%) porté par les résultats meilleurs qu'attendu de Meta (Facebook).

Les publications après la clôture des trois autres géants technologiques américains n'ont pas été bien accueillies. Apple et Alphabet ont vu leurs revenus et bénéfices reculer tandis qu'Amazon s'est montré prudent dans ses prévisions. Apple "a mis en cause les problèmes de production en Chine, qui ont freiné les performances, mais le moral des consommateurs suscite également des inquiétudes", commente Sophie Lund-Yates, analyste de Hargreaves Lansdown.

"Les valeurs technologiques, du moins les plus importantes, ont connu un trimestre mitigé" résume Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank: "Tesla, Netflix et Facebook se sont bien comportés, tandis que Microsoft, Apple, Amazon et Google ont déçu".

Vendredi, l'attention des investisseurs va se porter sur le rapport sur l'emploi américain, dont les chiffres sont scrutés par la Réserve fédérale qui considère que la dynamique actuelle des salaires et le faible taux de chômage constituent un risque pour l'inflation.

Jeudi, les marchés ont salué les annonces de la Réserve fédérale (Fed) américaine, de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Banque d'Angleterre qui ont toutes relevé leurs taux d'intérêt, poursuivant leur lutte contre l'inflation, sans pour casser l'espoir des marchés d'une pause dans le resserrement monétaire.

Les taux obligataires ont chuté jeudi, le marché semblant miser sur la fin prochaine du cycle de hausse des taux. Vendredi les taux d'emprunt de la zone euro remontaient légèrement.

Selon Stephen Innes, de SPI Asset Management, les chiffres de l'emploi pourraient donner "la preuve la plus importante à ce jour pour suggérer que les anticipations de taux du marché sont plus conformes à la réalité que celles de la Fed", qui prévoient qu'ils restent élevés plus longtemps.

Adani continue de sa déroute

La déroute des actions du groupe Adani se poursuit, après des accusations de fraude comptable la semaine passée. La capitalisation boursière combinée du conglomérat a chuté de plus de 100 milliards de dollars.

Le titre d'Adani Enterprises, fleuron du conglomérat du magnat indien Gautam Adani, a de nouveau dévissé vendredi à Bombay, devant être suspendu à plusieurs reprises. En deux semaines l'action a perdu plus de 60% de sa valeur. Adani Power, Adani Green Energy, Adani Total Gas et Adani Transmission ont également vu leur cotation suspendue.

TotalEnergies (+0,63%) détient des parts dans quatre entreprises du conglomérat et a précisé vendredi être exposé à hauteur de 3,1 milliards de dollars (au 31 décembre 2022) soit 2,4% des capitaux employés du groupe.

Parmi les résultats du jour

Le laboratoire Sanofi perdait 4,19% à Paris après des résultats jugés décevants, son chiffre d'affaires est ressorti en dessous des attentes des analystes pour 2022.

La troisième banque espagnole CaixaBank (-2,89% à Madrid)a dégagé un bénéfice en forte hausse l'an dernier grâce à la remontée des taux.

Du côté des devises et du pétrole

La livre et l'euro continuent, comme la veille, de perdre du terrain face au dollar.

Vers 09h30, la livre perdait 0,29% à 1,2189 dollar et l'euro cédait 0,13% à 1,0896 dollar.

Les prix du pétrole reculaient légèrement. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril perdait 0,23% à 82,01 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en mars, lâchait 0,90% à 76,20 dollars.

Le bitcoin valait 23'390 dollars, stable par rapport à la veille.

afp/vj