Londres (awp/afp) - Les cours du pétrole battaient de nouveaux records mardi, tirés par un dollar faible et une reprise de la production américaine plutôt lente au sortir de la vague de froid qui a notamment touché le Texas la semaine passée.

Vers 10H55 GMT (11H55 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril gagnait 1,06% à Londres par rapport à la clôture de lundi, à 65,93 dollars.

Le baril américain de WTI pour le même mois, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, grimpait dans le même temps de 1,04% à 62,34 dollars.

A respectivement 66,79 dollars et 63,00 dollars le baril, les deux contrats de référence ont touché plus tôt dans la journée des niveaux plus vus depuis le 8 janvier 2020.

Plusieurs analystes soulignaient l'importance des répercussions sur la production américaine de la vague de froid arctique qui a frappé la semaine dernière l'Etat du Texas, poumon énergétique américain.

La reprise sera "lente", avertit par exemple Tamas Varga, analyste de PVM.

Le pétrole bénéficiait également d'un dollar en berne: étant libellé en billet vert, une baisse de celui-ci rend l'or noir moins onéreux pour les acheteurs utilisant d'autres devises.

Le dollar index, qui compare le billet vert à d'autres grandes monnaies, a en effet renoué avec son niveau du début de l'année, effaçant le rebond enregistré depuis début janvier.

Les investisseurs ont également pris connaissance de notes plus optimistes sur la reprise économique, importante pour la demande mondiale de brut, par Goldman Sachs et Morgan Stanley.

Par ailleurs, la relation entre les Etats-Unis et l'Iran est suivie de près par le marché et chaque accroc qui éloigne Téhéran et Washington retarde d'autant le retour sur le marché de la production iranienne, ce qui participe à la montée des cours.

Deux événements principaux ont eu lieu lundi: l'annonce par l'ayatollah Ali Khamenei que l'Iran pourrait enrichir de l'uranium à 60% en cas de besoin et les tirs de roquettes en direction de l'ambassade des Etats-Unis à Bagdad, en Irak, dont l'Iran est tenu pour "responsable" selon les Etats-Unis.

Le marché attend enfin les suites de la politique de contrôle de l'offre par l'Opep+, le club de vingt-trois producteurs composé des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de dix alliés, dont la Russie, qui se réunit la semaine prochaine.

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