Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers patientaient jeudi, attendant le dernier grand évènement de l'année avec les réunions des banques centrales la semaine prochaine, avant lesquelles des données sur l'inflation aux Etats-Unis seront publiées.

Comme depuis le début de la semaine, les places européennes reculaient un peu: Paris perdait 0,42%, Francfort 0,34%, Milan 0,21% et Londres 0,15% peu avant 14H40 GMT.

Aux Etats-Unis, où les indices ont davantage lâché du terrain depuis lundi, la tendance était cette fois un peu meilleure: le Dow Jones gagnait 0,39%, le S&P 500 0,19% et le Nasdaq était stable.

"Trop d'attentes et d'espoirs concernant l'inflation et la récession ont été pris en compte, de sorte qu'il faudrait des miracles monétaires et économiques pour sortir le marché de sa léthargie d'avant Noël", commente Jochen Stanzl, analyste chez CMC Market. Cette séquence de baisses vient mettre un terme à une tendance positive depuis près de deux mois sur les marchés.

Les décisions de politique monétaire attendues la semaine prochaine des deux côtés de l'Atlantique et en préalable, la publication de deux indicateurs d'inflation, vendredi (prix à la production) et lundi (prix à la consommation), distillent désormais une certaine prudence chez les intervenants de marchés.

Ils espèrent que la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) mercredi, "fournira des informations cruciales sur la trajectoire des taux d'intérêt américains pour 2023", indique Erick Muller, directeur produit et stratégie d'investissement chez Muzinich & Co.

Les investisseurs estiment qu'il est trop tôt pour espérer un réel assouplissement des conditions de financement et s'attendent à ce que la dynamique de hausse des taux se poursuive alors que la Fed tente de ramener l'inflation à un niveau acceptable en remontant son taux directeur depuis mars.

Mais alors que le resserrement monétaire des banques centrales semble parti pour durer, son impact sur la croissance mondiale inquiète dans un contexte de dégradation de la conjoncture.

Rent the Runway revient un peu à la mode, Frasers dévisse

La plateforme de location de vêtements Rent the Runway bondissait de plus de 20% à Wall Street après avoir relevé son objectif de chiffre d'affaires pour l'année. Depuis le début de l'année, elle recule encore de près de 80%.

A l'inverse, le groupe d'habillement britannique Frasers dévissait de 9,27% à Londres, après avoir annoncé une contraction de ses marges et ce malgré un bénéfice net en hausse de plus de 50%. Mais la variation boursière du groupe reste en positif en 2022. Sur le même indice, JD Sports reculait de 2,77%.

Les opérateurs boursiers pas à la fête

L'opérateur de la Bourse de Londres LSE chutait de 5,27% après avoir été dégradé par la Banque UBS qui doute de la possibilité que deux des principaux actionnaires, Blackstone et Thomsom Reuters veulent continuer à détenir des parts dans les prochaines années. Les autres opérateurs européens étaient aussi mal orienté, comme Euronext (-2,51%) et Deutsche Börse (-0,96%).

Du côté des devises et du pétrole

Le dollar était encore à la peine. L'euro prenait 0,22% 1,0530 dollar vers 14H30 GMT.

Les cours du pétrole remontaient, sans trop s'éloigner de leurs plus bas depuis 12 mois atteints la veille, les craintes sur une demande plombée par l'économie mondiale chancelante étant à peine compensées par des tensions sur l'offre.

Vers 14H30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février prenait 1,05%, à 78,00 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en janvier, gagnait 2,79 %, à 74,02 dollars.

afp/buc