Les contrats à terme de référence sur l'huile de palme malaisienne ont augmenté de près de 5 % en 2024 après avoir perdu 11 % l'année dernière.
Son principal concurrent, l'huile de soja, se négocie généralement à un prix supérieur à celui de l'huile de palme, mais une récolte record de soja en Amérique du Sud a fait chuter les prix et les acheteurs acceptent davantage de cargaisons d'huile de soja.
La production d'huiles douces augmente tandis que celle d'huile de palme diminue, ce qui entraîne des tendances de prix divergentes, a déclaré Vipin Gupta, directeur général de Glentech Group, une société de négoce basée à Dubaï.
"Les prix plus élevés font fuir les acheteurs d'huile de palme, ce qui limitera la hausse des prix", a déclaré M. Gupta.
Les importations d'huile de palme brute (CPO) sont proposées à environ 930 dollars la tonne métrique, coût, assurance et fret (CIF) compris, en Inde pour livraison en mars, tandis que l'huile de soja et l'huile de tournesol sont proposées à environ 915 et 910 dollars la tonne, respectivement, selon les négociants.
L'huile de palme, disponible avec un rabais de près de 200 dollars la tonne par rapport à l'huile de soja en novembre, se négocie à des prix plus élevés car la sécheresse causée par le phénomène El Nino limite la production des deux plus grands producteurs, l'Indonésie et la Malaisie.
En Inde, premier importateur d'huile végétale, les acheteurs réduisent leurs importations d'huile de palme et augmentent celles d'huile de soja pour les mois à venir, a déclaré Sanjeev Asthana, PDG de Patanjali Foods Ltd, premier acheteur d'huile de palme en Inde.
Les importations d'huile de palme par l'Inde sont tombées à leur plus bas niveau en trois mois, à 787 000 tonnes en janvier, alors que les achats d'huile de soja ont augmenté de 24 % pour atteindre 190 000 tonnes.
Les importations indiennes d'huile de soja pourraient atteindre 300 000 tonnes en mars et 400 000 tonnes en avril, tandis que les importations d'huile de palme pourraient tomber à environ 700 000 tonnes, a déclaré Sandeep Bajoria, PDG de Sunvin Group, une société de courtage en huile végétale.
Les marges de raffinage négatives de l'huile de palme pour les raffineurs indiens contrastent avec les marges positives de l'huile de soja et de l'huile de tournesol, ce qui incite à augmenter les achats d'huile douce, a déclaré Rajesh Patel, associé directeur du négociant et courtier en huile comestible GGN Research.
L'Inde achète de l'huile de palme principalement à l'Indonésie, à la Malaisie et à la Thaïlande, tandis qu'elle importe de l'huile de soja et de tournesol d'Argentine, du Brésil, de Russie et d'Ukraine.
En raison des coûts de transport plus élevés, l'huile de palme est encore plus chère pour les acheteurs européens et se négocie en Europe avec une prime pouvant atteindre 100 dollars la tonne par rapport à l'huile de soja, l'huile de canola et l'huile de tournesol, a déclaré un négociant basé à Singapour et travaillant pour une maison de commerce internationale.
UNE DEMANDE DE BASE INTACTE
Alors que les prix élevés sont susceptibles de réduire la consommation des ménages, la demande industrielle d'huile de palme devrait rester intacte, a déclaré le négociant de Singapour.
Au Pakistan, l'huile de palme est principalement utilisée pour fabriquer le ghee vanaspati, un substitut moins cher du beurre clarifié, pour lequel la demande persistera, a déclaré Rasheed JanMohd, directeur général du Westbury Group, basé à Karachi.
L'huile de palme devrait conserver sa prime pendant au moins quelques mois, car la production en Indonésie et en Malaisie diminue et la demande de biodiesel en Indonésie augmente, a déclaré un négociant en huile végétale basé à Kuala Lumpur.
"Les stocks d'huile de palme diminuent dans les pays producteurs, ce qui leur permettra de proposer des prix plus élevés", a déclaré le négociant.
Les stocks d'huile de palme de la Malaisie ont probablement diminué pour le troisième mois consécutif en janvier, selon une enquête de Reuters.
