Paris (awp/afp) - Les marchés européens se montraient rassurés mercredi par la tonalité plus modérée qu'escompté des propos du président de la banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell, la veille, tandis qu'un repli était attendu à Wall Street.

Vers 13H00 GMT à Londres, le FTSE 100 évoluait en hausse de 0,65% après avoir atteint un peu plus tôt un nouveau sommet historique. L'indice londonien, porté depuis un an par ses champions pétroliers mais aussi miniers, avait déjà battu son record absolu vendredi.

La cote parisienne avançait de 0,44% et Francfort de 0,74%. A Zurich, le SMI gagnait 0,74%.

Wall Street était orientée dans le rouge avant l'ouverture: les contrats à terme esquissaient un repli compris entre 0,31% et 0,44%.

Le patron de la banque centrale américaine a déclaré mardi que de nouvelles hausses de taux seront probablement nécessaires si les données économiques continuaient d'être plus solides que prévu aux Etats-Unis. Mais il a aussi réaffirmé que l'inflation fléchissait, ce qui, aux yeux des investisseurs, peut préfigurer une pause dans la hausse des taux.

"Les marchés ont choisi de se concentrer sur la deuxième partie du message de Powell, trouvant des raisons de se réjouir dans le fait que la Fed reste dépendante des données et que, par conséquent, une pause, voire un pivot de la politique monétaire dans un avenir pas trop lointain, pourrait encore être envisagé si l'inflation continue de se stabiliser", écrit Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.

Les opérateurs de marché, déjà rassurés la semaine dernière par Jerome Powell qui avait reconnu un début de désinflation dans la première économie mondiale, prêteront grande attention aux prochains chiffres de l'inflation aux Etats-Unis attendus mardi (indice CPI pour janvier).

Sur le marché obligataire, les rendements des emprunts d'Etat à court terme, les plus sensibles aux anticipations des investisseurs sur les taux d'intérêt et à l'inflation grimpaient après que la Banque centrale européenne (BCE) a décidé la veille de réduire dès le 1er mai le taux de rémunération que les banques de la zone euro appliquent aux dépôts des gouvernements et autres structures publiques. Une mesure destinée à réduire graduellement ces dépôts et de réinjecter ces liquidités dans le marché.

Des records pétroliers jettent de l'huile sur le feu ___

A Paris, TotalEnergies cédait 0,99% à 56,97 euros après avoir dégagé le bénéfice le plus important de son histoire.

Ainsi quatre des cinq majors (Shell, Chevron, ExxonMobil, TotalEnergies) ont battu en 2022 leur record de bénéfice net, tandis que BP établit un record de bénéfice hors éléments exceptionnels. De quoi s'attirer les foudres des gouvernements et ONG, en pleine crise énergétique et climatique.

Le géant norvégien de l'énergie Equinor (+6,88%) a lui aussi publié des résultats record pour 2022 grâce à la flambée des cours.

Les banques mitigées ___

Société Générale (-3,41% vers 12H45 GMT) a publié un chiffre d'affaires en croissance en 2022 mais un bénéfice net quasiment divisé par trois, à 2,02 milliards d'euros, qui dépasse toutefois les attentes des analystes. BNP Paribas (+1,65%) était en revanche saluée pour avoir enregistré un bénéfice net sans précédent l'an dernier, à 10,2 milliards d'euros, battant son record de 2021.

En Italie, la banque Monte dei Paschi di Siena (-3,16%) a essuyé en 2022 une perte nette de 204,7 millions d'euros mais le consensus des analystes de Factset tablait sur une perte supérieure.

Du côté des devises et du pétrole ___

Le dollar baissait légèrement, s'éloignant de ses sommets en un mois, dont celui atteint la veille face à l'euro, alors que le patron de la Réserve fédérale américaine Jerome Powell n'a pas convaincu les marchés de sa volonté de remonter les taux.

Vers 12H55 GMT, le billet vert cédait 0,10% à 1,0737 dollar pour un euro.

Les prix du pétrole poursuivaient leur hausse, pour la troisième séance consécutive: vers 12H40 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril prenait 0,72% à 84,29 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en mars, gagnait 0,99% à 77,90 dollars.

afp/rp