Paris (awp/afp) - Les taux obligataires en Europe remontaient brusquement après des déclarations de responsables de la Banque centrale européenne remettant en cause l'idée d'un pivot vers des politiques monétaires plus souples, tandis que le calme continuait de régner sur les actions.

Les taux d'intérêt des pays d'Europe du Sud, comme l'Espagne, l'Italie ou le Portugal, prenaient près de 20 points de base. Vers 16H45 GMT, le rendement de la dette à 10 ans en Italie effaçait toute sa baisse de la semaine pour remonter à 3,84%.

La tendance était la même, bien que moins marquée pour l'Allemagne ou la France, alors que les taux des emprunts de l'Etat américain ne montaient que modérément.

Le chef économiste de la Banque centrale européenne Philip Lane a estimé que la croissance des salaires va continuer d'alimenter l'inflation en zone euro, laissant présager pour les investisseurs une poursuite des hausses de taux de l'institution.

Il appuie les propos révélés la veille par l'influente membre du directoire de la BCE Isabel Schnabel, pour qui un assouplissement de la politique de la BCE n'est pas à l'ordre du jour.

"Elle a fermé l'espoir d'un pivot et remis au centre la préoccupation sur l'inflation", avant les chiffres de novembre pour la zone euro la semaine prochaine, selon Patrice Gautry, chef économiste au sein de l'Union Bancaire Privée. Même des chiffres "plus modérés" ne permettraient pas un changement de position de l'institution, selon lui.

"Alors que les Etats-Unis descendent de la montagne, on piétine sur le sommet de l'inflation en Europe", note-t-il.

Sur le marché des actions, l'ambiance était beaucoup plus calme, comme l'ensemble de cette semaine, marquée par des volumes faibles en raison du jour férié de Thanksgiving a jeudi aux Etats-Unis.

Vendredi, les marchés américains fermeront à 18H00 GMT. Vers 16H50 GMT, le Dow Jones avançait de 0,51%, le S&p500 de 0,07% alors que le Nasdaq reculait de 0,40%.

En Europe, Londres a fini en hausse de 0,27%, Paris de 0,08%, Francfort de 0,01% et Milan a perdu 0,05%. Sur la semaine, ces indices progressent tous. A Zurich, le SMI a gagné 0,09%.

Reprise de volée pour Manchester ___

L'action de Manchester United continuait de grimper à Wall Street, de 14% vers 16H45 GMT, soit une hausse de près de 65% sur la semaine.

Mardi soir, les propriétaires américains du club de football anglais ont annoncé qu'ils envisageaient la vente du club. Vendredi, l'Arabie saoudite a affirmé qu'elle soutiendrait "sans aucun doute" des offres de son secteur privé en vue du rachat des clubs historiques anglais Manchester United ou Liverpool.

Bingo pour les boyaux Devro ___

Le fabricant britannique de boyaux de saucisses Devro s'envolait de plus de 60% à Londres, après une offre de rachat par l'allemand Saria, spécialisé notamment dans l'industrie alimentaire, pour 667 millions de livres.

Credit Suisse au plus bas ___

L'action Credit Suisse a touché un nouveau point bas historique à Zurich après la publication des détails de son augmentation de capital sur fond d'inquiétudes concernant les retraits de capitaux de la part de ses clients. Le titre a chuté de plus de 6,5%, avec un plus bas à 3,32 francs suisses suisses.

Du côté du pétrole et des devises ___

Les prix du pétrole reculaient légèrement, tiraillés les débats sur le plafonnement du prix de la production russe, et les confinements en Chine.

Vers 16H45 GMT, le baril de Brent de Mer du Nord pour livraison en janvier reculait 0,31% à 84,98 dollars, et celui de WTI américain à même échéance 0,18% à 77,78 dollars.

Sur le marché des changes, l'euro revenait proche de la stabilité (-0,03%) à 1,0407 dollar et la livre reculait de 0,13% à 1,2098 dollar.

Le bitcoin cédait 0,44% à 16.470 dollars au même moment.

afp/rp