Air Liquide (-2,6% à 108,6 euros) pointe en dernière position de l’indice CAC 40, l’annonce de l’atteinte avec un an d’avance des synergies résultant de l’intégration d’Airgas ne contrebalançant pas un résultat opérationnel courant décevant. Sur les six premiers mois de l’année, celui-ci a reculé de 2,3% à 1,617 milliard d’euros, ressortant sous les attentes du consensus Reuters : 1,69 milliard d'euros. Il a cependant progressé de 6,2% en comparable, c’est-à-dire hors effets de change, d’énergie (gaz naturel et électricité) et de périmètre significatif.

Selon Invest Securities, les segments Gaz & Services - qui constitue le cœur de métier du groupe – et Ingénierie & Construction sont à l'origine de cette déception.

Le résultat opérationnel courant de l'activité Gaz & Services a reculé de 1,1% à 1,741 milliard d'euros du fait d‘un effet de changes défavorable. Celui de l'Ingénierie & Construction s'est établi à -15 millions d'euros (contre –6 millions d'euros un an auparavant), pénalisé par un volume d'activité toujours insuffisant. A moyen terme, le groupe cible toujours une marge de 5% à 10% pour ce dernier segment.

Le résultat opérationnel courant du groupe a représenté 15,9% du chiffre d'affaires, soit une dégradation de 0,2 point sur un an.

Dans le même temps, le chiffre d'affaires d'Air Liquide a reculé de 1,3% à 10,16 milliards d'euros. En données comparables, il s'apprécie de 5,8%.

La mauvaise surprise au niveau de la performance opérationnelle a relégué au second plan l'atteinte dès le premier semestre 2019, soit avec douze mois d'avance, de l'objectif de 300 millions de dollars américains de synergies permises par le rachat de l'américain Airgas en mai 2016. 260 millions de dollars américains de synergies on été déjà été réalisées au 30 juin.

A l'occasion de cette publication, le PDG d'Air Liquide, Benoît Potier, s'est dit "confiant dans sa capacité à réaliser en 2018 une croissance du résultat net, calculée à change constant et hors éléments exceptionnels de 2017".