Même si Giuseppe Conte a annoncé que la troisième économie européenne tâcherait finalement de réduire son déficit à 2.1% en 2020 et 1.8% en 2021, contre 2.4% auparavant prévus pour les trois prochaines années, les marchés continuent de s’inquiéter au sujet du dérapage budgétaire transalpin.

Matteo Salvini, dirigeant de la Ligue, confirme d’ailleurs que le gouvernement ne fera pas marche arrière sur l’aggravation du déficit prévu pour 2019. Et lorsque Luigi Di Maio, chef de file du Mouvement 5 étoiles, assure que l’exécutif n’a pas l’intention d’aller au conflit avec l’UE, Claudio Borghi, eurosceptique notoire qui dirige la commission budget à la Chambre des députés, estime que Rome aurait déjà réglé ses problèmes de dette si l’Italie avait eu sa propre monnaie.

Quant au Brexit, le Royaume-Uni prépare une nouvelle proposition sur la frontière irlandaise tandis que Theresa May a profité d’une conférence du Parti conservateur pour appeler son camp à l’unité. Durant les dernières semaines, plusieurs Tories n’avaient pas ménagé leurs efforts pour ouvertement critiquer la stratégie de la Première ministre britannique.

Côté macro, quelques jours après que Mario Draghi avait parlé d’une reprise relativement vigoureuse de l’inflation sous-jacente, celle-ci enregistre un ralentissement à +0.9% sur un an en septembre dans l’Union monétaire, malgré un consensus qui tablait sur un score +1.1%. Le taux de chômage se replie lui à son plus bas niveau depuis la crise (8.1%), une donnée cependant reléguée au second plan.

De l’autre côté de l’Atlantique, les taux américains se tendent sur le marché obligataire après l’annonce d’une troisième hausse de taux de la FED et la publication de nouvelles statistiques au titre du mois de septembre qui viennent conforter les bonnes dispositions de l’Oncle Sam. Ainsi l’indicateur ISM pour le secteur des services a atteint un record depuis 2006 tandis que le taux de chômage recule à son plus bas niveau en 48 ans (3.7%). La crédibilité d’un nouveau tour de vis en fin d’année se renforce.

Sur le front géopolitique, les Etats-Unis, le Mexique et le Canada ont enfin entériné un nouvel accord de libre-échange pour l’Amérique du Nord (AEUMC) qui remplacera le fameux traité ALENA en place depuis 1994. Washington apaise ainsi ses relations avec le voisinage pendant que Mike Pence, vice-président américain, accuse la Chine d’ingérence dans les élections législatives de mi-mandat.

Graphiquement, l’Euro subit un nouveau décrochage dont l’amortissement fut soutenu par un support de court terme à 1.1476. Si l’orientation des moyennes mobiles conservent un biais neutre, les investisseurs particuliers en position sur la paire parient à 70% sur sa hausse, signalant une meilleure probabilité pour une poursuite de la baisse en direction de 1.1342 USD.