2018 aura été une grande année pour GL Events. 40 ans après sa création, le spécialiste de l’évènementiel fondé et dirigé par Olivier Ginon a dépassé le milliard d’euros de chiffre d’affaires et les 50% de CA à l’international. Coté depuis 20 ans, le groupe a également levé 107 M€ en Bourse afin d’accélérer en Chine où il concrétisera ce semestre quatre acquisitions prometteuses. Entretien.

Olivier Ginon, pouvez-vous nous rappeler l’activité de votre groupe ?
"GL Events, basé à Lyon, est le seul groupe international présent sur les trois grands marchés de l’événementiel. Nous exploitons une cinquantaine de sites dans le monde, comme le Palais Brongniart, à travers notre pôle Venues. Nous sommes propriétaires de plus de 300 Salons, comme le SIRHA, à travers notre pôle Exhibitions. Enfin, nous mettons en œuvre toutes les solutions d’aménagement temporaires pour des événements ponctuels, comme les Jeux Olympiques, via notre pôle Live. Nous intégrons ces trois métiers pour faire jouer les synergies, avec une présence à l’international qui s’accélère. Nous sommes présents sur les cinq continents et dans une vingtaine de pays. Après de lourds investissements au Brésil ces dernières années, nous accélérons actuellement en Chine, sans oublier l’Afrique où nous venons de prendre le contrôle à Johannesburg du plus grand parc des expositions d'Afrique".
 

Les trois métiers de GL Eventes (Source Présentation Société)
 
Vous avez publié vos résultats annuels mi-mars. Qu’en avez-vous retenu ?
"Nous avons à nouveau réalisé de belles performances en 2018. Le franchissement du cap du milliard d’euros et l’amélioration du retour sur capitaux employés, passé de 6,7% à 7,3%, sont très encourageants. Cela a été permis par l’augmentation de notre chiffre d’affaires de 9%, grâce à la contribution de Jumbo events pour plus de 70 M€, et à une bonne maitrise des charges externes et de personnel. Notre marge opérationnelle courante a poursuivi sa progression, à 9,4%, contre 8,9% en 2017. Il s’en est suivi une progression de 12% du résultat net par action. L’exercice a également été marqué par l’augmentation de capital de 107 M€ réalisée en octobre dernier. Elle a permis de renforcer notre structure financière et ainsi de pouvoir accélérer sereinement en Chine où nous avons, depuis, concrétisé trois des quatre croissances externes annoncées lors de l’opération".
 
Quelles sont vos ambitions pour 2019 et au-delà ?
"Nous allons poursuivre l’amélioration de notre rentabilité sur le périmètre existant, en continuant d’arbitrer certains actifs et en calibrant nos investissements afin de s’assurer d’une rotation adaptée. Nous allons également intégrer les nouveaux sites et les acquisitions récentes, en y déployant nos outils groupes et nos process, et en développant les synergies commerciales. Nous attendons au moins 2% de croissance interne en 2019, à laquelle viendront s’ajouter l’entrée dans le périmètre de consolidation des quatre sociétés chinoises, soit un objectif de croissance du chiffre d’affaires groupe de plus de 7% cette année".
 

Sur le Grand Prix de France
 
Pouvez-vous revenir sur la logique de vos opérations chinoises ?
"Nous étions déjà présents depuis de nombreuses années en Chine mais attendions l’opportunité de passer à la vitesse supérieure. Avant, les autorités locales préféraient gérer elles-mêmes. Mais il faut savoir qu’il se construit actuellement 135 parcs d’exposition en Chine. Chaque ville neuve de deux millions d’habitants crée son parc. Nous visons les villes de deuxième ou troisième tiers. Notre capacité à y dupliquer nos activités et à réaliser des synergies d’intégration de nos trois pôles ouvre des perspectives uniques. Nous avons pris le soin d’avancer en association avec le gouvernement chinois et à laisser une part minoritaire mais significative du capital des sociétés reprises à des hommes clé localement. Nous avons à ce jour concrétisé trois dossiers sur quatre, sur des métiers différents, pour un total de 70 M€ de chiffre d’affaires. Une dernière société, réalisant 7 M€ de CA, devrait intégrer le groupe à la fin de ce semestre. Toutes nos cibles sont très profitables et affichent une croissance très nettement supérieure à celle de l’économie chinoise. Notre politique de croissance externe ne s’arrêtera pas là, mais elle sera plus ciblée".