L'industrie du luxe est en pleine forme en France. Le Conseil scientifique des indices d'Euronext a annoncé hier soir l'entrée d'Hermès International dans le CAC40 à compter du 18 juin prochain, en remplacement de LafargeHolcim. Sur la base des critères mathématiques de sélection de l'indice (capitalisation flottante et liquidité), le sellier était tout à fait légitime à intégrer l'indice phare de la Bourse de Paris. Au niveau de la représentativité de l'économie française, c'est un peu plus discutable. Car même si le critère est subjectif, il peut être intégré par le CSI, qui en avait peut-être fait usage en septembre dernier, quand Hermès avait été retoqué alors que le dossier remplissait déjà les critères d'éligibilité.

Pourquoi parlons-nous de représentativité ? Le luxe est une vitrine indéniable pour l'économie française et il a le vent en poupe. Mais son poids dans le CAC40 est désormais surdimensionné : en cumulant LVMH, Kering et Hermès, les capitalisations atteignent près de 270 milliards d'euros, soit plus de 17% de l'indice. En ajoutant L'Oréal, qui pèse 114,7 milliards d'euros actuellement, on atteint près du quart du CAC40 (en capitalisation brute et non flottante). L'indice parisien est par exemple assez faible en valeurs purement technologiques, au regard du poids qui a été pris par ce compartiment dans l'économie mondiale. Il y a bien Atos, Capgemini et STMicroelectronics, voire Orange, dont plusieurs divisions affichent de forts contenus technologiques. Mais aucun "pure player" du logiciel par exemple, même si Dassault Systèmes est aux portes du CAC40. A ce titre, l'arrivée d'Ubisoft dans l'antichambre de l'indice phare, le CAC NEXT20, est une bonne nouvelle (sauf pour Iliad, qui paie cette promotion).

Jetez un coup d'œil à cet article récent sur les "KHOL" (Kering, Hermès, L'Oréal, LMVH), rédigé avant l'intronisation d'Hermès mais qui résume bien l'importance du luxe pour la Bourse de Paris.