Amorçant un rebond technique depuis le début du mois, les cours pétroliers ont soudainement décroché au contact d’éléments graphiques pertinents, lestés par le revirement de la position de Donald Trump à l’encontre de Téhéran. Le président des Etats-Unis envisagerait d’assouplir les sanctions américaines contre l’Iran, précipitant par ailleurs le départ de son conseiller à la sécurité nationale, partisan d’une ligne dure contre Téhéran, John Bolton.

Ce changement de ton soulève des craintes, celles de voir l’Iran revenir progressivement sur les marchés internationaux, synonyme d’une augmentation de l’offre mondiale de pétrole alors que la demande globale suscite bien des préoccupations. Celle-ci demeure de loin la principale source de préoccupation de l’année, puisque sa croissance est régulièrement révisée à la baisse, à la fois par l’OPEP, l’Agence américaine de l’énergie (EIA) et l’Agence internationale de l’énergie (IEA).

Paradoxalement, les nombreuses baisses consécutives des stocks pétroliers hebdomadaires enregistrées aux Etats-Unis semblent augurer une conjoncture des marchés pétroliers plus assainie. Il convient néanmoins de tenir compte des effets induits par la sensible baisse des importations américaine de brut, notamment celles provenant de l’Arabie Saoudite, au plus bas depuis que l’EIA compile ces données de manière hebdomadaire, soit depuis 2010.

Fait historique, les Etats-Unis sont brièvement devenus le premier exportateur de produits pétroliers (incluant les produits raffinés) au monde, devant la Russie et l’Arabie Saoudite. A ce titre, l’AIE a déclaré que ces exportations pourraient progresser davantage à mesure que les Etats-Unis construisent de nouvelles infrastructures d’exportation.

Dans ce cadre, alors que l’OPEP appelle à la responsabilité partagée de tous les pays producteurs pour stabiliser les prix pétroliers vers des niveaux plus rémunérateurs, les investisseurs scruteront de près l’évolution de la production de pétroles de schiste aux Etats-Unis. De plus en plus de d’observateurs entrevoient la fin de l’eldorado des schistes US, dont un pan demeure gangréné par un endettement conséquent.

Graphiquement, en données journalières, les cours du WTI oscillent horizontalement entre 53 et 58 USD. L’indécision perdure, à l’image du regroupement des différentes moyennes mobiles journalières. Il faudra ainsi sortir de cette zone de latéralisation afin de retrouver une dynamique plus franche. Notre scénario prioritaire demeure une sortie baissière, qui libèrerait un potentiel de baisse en direction de 45 USD.