La Haute Cour du Ghana a rejeté la contestation juridique de la décision du président Nana Akufo-Addo de ne pas donner suite immédiatement à un projet de loi anti-LGBTQ adopté par le parlement en février, a-t-on appris lundi.

Les législateurs qui ont adopté à l'unanimité une loi qui intensifierait la répression des droits des LGBTQ dans ce pays d'Afrique de l'Ouest ont demandé à M. Akufo-Addo de promulguer la nouvelle loi.

Mais la présidence a déclaré qu'elle ne transmettrait pas le projet de loi au président pour qu'il le sanctionne tant que deux contestations juridiques n'auraient pas été réglées, ce qui a suscité des critiques au sein du parlement.

Un législateur de l'opposition, Rockson-Nelson Dafeamekpor, a porté le retard devant la Haute Cour, qui s'est prononcée contre sa contestation lundi.

La juge Ellen Lordina Serwaa Mireku a déclaré que la Cour avait décidé qu'il serait inapproprié d'obliger Akufo-Addo à agir sur un projet de loi qui faisait l'objet de deux contestations en cours devant la Cour suprême.

L'avocat de Dafeamekpor a déclaré qu'il ferait appel de la décision.

Au Ghana, les relations sexuelles entre homosexuels sont déjà passibles d'une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à trois ans.

Si le projet de loi anti-LGBTQ entre en vigueur, il allongera cette peine d'emprisonnement et intensifiera la répression des droits des personnes LGBTQ et des personnes accusées de promouvoir les lesbiennes, les gays ou d'autres identités sexuelles ou de genre minoritaires.

Les partisans du projet de loi ont fait pression pour sa promulgation malgré l'avertissement du ministère des finances selon lequel il pourrait compromettre un financement de 3,8 milliards de dollars de la Banque mondiale et faire dérailler un prêt de 3 milliards de dollars du Fonds monétaire international destiné à aider le Ghana à sortir de la crise économique.

La Banque mondiale a suspendu l'octroi de nouveaux financements à l'Ouganda après la signature, en 2023, de l'une des lois anti-LGBTQ les plus sévères au monde.