La Banque de Nouvelle-Écosse, prêteur canadien, a averti mardi que les élections à venir aux États-Unis et au Mexique créent une incertitude politique, ce qui remet en cause la capacité de la banque à prendre des décisions commerciales à long terme.

Le troisième prêteur canadien en termes d'actifs est le plus exposé au commerce nord-américain en plein essor de 1,6 trillion de dollars et le nouveau PDG Scott Thomson a dévoilé en décembre une stratégie visant à tirer profit du commerce régional, tout en se retirant potentiellement ou en améliorant la rentabilité de certains marchés faibles tels que la Colombie.

"Avec les élections qui auront lieu cette année au Mexique et aux États-Unis, et bientôt au Canada, il existe un niveau d'incertitude politique qui rend difficile la prise de décisions à long terme qui assureront notre prospérité future dans la région", a déclaré M. Thomson aux investisseurs lors de l'assemblée annuelle de la banque.

"Mais difficile ne veut pas dire impossible", a-t-il assuré aux actionnaires.

Selon M. Thomson, la stratégie "Mexico First" offre aux clients du Canada, des États-Unis et du Mexique un financement commercial de bout en bout, ce qui devrait permettre à la Banque Scotia de se démarquer de ses concurrents canadiens.

Ce plan pourrait exposer la Banque Scotia à un marché où les risques politiques sont imprévisibles et où les banques étrangères ont eu du mal à s'implanter, selon les analystes.

Selon M. Thomson, l'intégration économique de l'Amérique du Nord pourrait s'accroître grâce à la délocalisation, à la réduction des obstacles réglementaires et à la garantie de l'accès des entreprises aux capitaux.

Il a ajouté que les activités internationales de la banque s'étaient améliorées avec un capital plus faible, tout en continuant à donner la priorité aux trois pays d'Amérique du Nord, dont le produit intérieur brut total s'élève à 30 000 milliards de dollars.

Le revenu net de son segment bancaire international a augmenté de 16 % au premier trimestre 2024, ce qui en fait le segment à la plus forte croissance.

"Notre objectif n'est pas de nous retirer de ces pays. Notre plan est de les gérer plus efficacement", a déclaré M. Thomson en réponse à une question sur les activités en Amérique latine.