Pas de fin de mois, et de trimestre qui plus est, sans bilan. Le mois de mars se solde par une légère baisse au niveau du STOXX Europe 600 (-0,7%), la première de l'année puisque janvier et février étaient en territoire positif. Aux Etats-Unis, le bilan est bien meilleur pour le S&P500, à créditer d'un gain de 3,5% et plus encore pour le Nasdaq100 (+9,5%). C'est le meilleur trimestre de l'indice technologique depuis la séance avril / mai / juin 2020, qui avait immédiatement suivi le plongeon pandémique. Il faut ajouter que mars a été marqué par de très fortes disparités. Le CAC40 français finit sur un gain de 0,8% grâce à cinq séances consécutives de progression la semaine dernière. Mais le FTSE100 britannique a perdu -3,6%. Et si le Danemark a repris 3,9%, la Finlande a cédé -4,8%. En bon garant de la neutralité, le SMI Suisse est à l'équilibre sur mars, en dépit du naufrage corps et âmes du Crédit Suisse.

Sur le 1er trimestre 2023, voici quelques variations marquantes :

  • Nasdaq 100 : +20,5%
  • CAC40 : +13,1%
  • DAX : +12,3%
  • STOXX Europe 600 : +7,8%
  • S&P500 : +7%
  • SMI : +3,5%
  • Hang Seng : +2,5%
  • Nifty50 : -4%
  • iBovespa : -7%

Globalement, en plus encore pour les actions occidentales, le début d'année est très porteur, après un millésime 2022 à oublier. Je pense sincèrement que si l'on faisait lire à un investisseur du futur les grands événements financiers du mois de mars 2023 sans lui donner d'indications sur le comportement des marchés actions, il y a de bonnes chances pour qu'il imagine du rouge, peut-être même du rouge vif. Quatre banques ont fait le grand plongeon, dont deux de taille moyenne aux Etats-Unis et une d'importance systémique, le Crédit Suisse. Pourtant, les investisseurs n'ont eu d'yeux que pour les efforts déployés par les banques centrales pour circonscrire l'incendie, et n'ont juré que par un assouplissement à venir de la politique monétaire. C'est en tout cas le pari dominant du moment. Les financiers américains, notamment, parient sur un début de baisse de taux directeurs à une échéance relativement proche. Ils ont même l'air prêts à encaisser un nouveau tour de vis haussier avant que le prix de l'argent ne recommence à baisser. Quant aux appels à la prudence de la Fed sur la persistance du risque inflationniste, force est de constater que l'auditoire est de plus en plus clairsemé.

J'ai de la chance ce matin, je ne suis pas obligé de parler à tort et à travers de politique monétaire, même si j'ai été contraint juste avant de la mentionner. Pourquoi ? Parce que l'actualité est momentanément ailleurs depuis que l'OPEP+ a mis son grain de sel ce weekend en prenant une décision qualifiée d'inattendue. Enfin pas tant que ça puisque l'OPEP est un cartel, c’est-à-dire en l'occurrence une entente destinée à maîtriser les prix. C'est illégal dans plein de domaines, mais le pétrole a ses raisons que la raison ignore, pour détourner l'antanaclase de Pascal (le mathématicien, pas votre voisin). Bref, l'OPEP, craignant pour la vigueur du prix du baril en dépit du rebond récent, a annoncé une réduction de sa production d'un million de barils par jour à partir de mai. Ce qui a naturellement fait bondir les cours, de plus de 5% à 84 USD pour le Brent par exemple. Goldman Sachs rappelle dans une note diffusée au cours du weekend que l'OPEP+ dispose d'un pouvoir de fixation des prix plus important que par le passé. La banque ajoute que la réduction de production est conforme à la nouvelle doctrine du cartel, qui consiste à utiliser son pouvoir pour piloter les prix quand elle estime que cela ne pénalisera pas ses parts de marché. C'est en l'occurrence le cas, car la demande de pétrole reste forte, soutenue par la réouverture en Chine. Oh, et bien sûr, tout ça n'est pas très bon pour l'inflation. Mais qui se préoccupe encore d'inflation ?

Dans les informations à retenir pour bien démarrer la semaine, on retrouve pêle-mêle :

  • Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen seront en Chine à partir de mercredi pour une visite diplomatique importante.
  • L'Italie bloque ChatGPT, star de l'intelligence artificielle.
  • En France, une convention citoyenne se prononce en faveur de l'aide active à mourir.
  • En Ukraine, le groupe paramilitaire russe Wagner a revendiqué lundi la prise de la mairie de Bakhmout.
  • Donald Trump comparaît demain à New York pour se voir signifier les charges pesant sur lui dans l'affaire du paiement à une ancienne star du porno.
  • Les habitant(e)s de Paris, peu mobilisé(e)s, ont voté dimanche à 89% contre les trottinettes électriques en libre-service, lors d'un referendum.
  • Les tornades et les tempêtes qui ont frappé plusieurs Etats américains ont fait au moins 30 morts.
  • Rappel : les principales places européennes feront relâche pour Pâques le vendredi 7 avril, de même que Londres et New York.

En Asie-Pacifique ce matin, les parcours sont divergents. Le Japon gagne 0,5%, la Chine continentale 0,7% et Sydney 0,5%. L'Inde, la Corée du Sud et Hong Kong cèdent en revanche environ 0,5%. Taiwan est fermé pour un jour férié. Les indicateurs avancés européens évoluent autour de l'équilibre avec un biais baissier. Le CAC40 a finalement démarré en hausse de 0,17% à 7340 points.

Les temps forts économiques du jour

S&P publiera tout au long de la journée les indicateurs manufacturiers définitifs des grandes économies pour mars (France 9h50, Allemagne 9h55, Europe 10h00, USA 15h45). Outre Atlantique, il y aura aussi l'ISM manufacturier et les dépenses de construction (16h00). Tout l'agenda ici.

L'euro repart en baisse à 1,0793 USD. L'once d'or recule autour de 1950 USD. Le pétrole se renforce, avec un Brent de Mer du Nord à 84,26 USD le baril et un brut léger américain WTI à 79,95 USD. Le rendement de la dette américaine sur 10 ans s'établit à 3,55%. Le bitcoin évolue autour de 27 700 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Admiral Group : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 2688 à 2543 GBp.
  • Anglo American : Barclays passe de pondération en ligne à surpondérer en visant 3250 GBp.
  • ArcelorMittal : Barclays passe de surpondérer à pondération en ligne en visant 31 EUR.
  • Borregaard : Handelsbanken reprend le suivi à conserver.
  • Buzzi Unicem : Berenberg reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 20 à 24 EUR.
  • CD Projekt : J.P. Morgan passe de neutre à souspondérer en visant 120 PLN.
  • DiaSorin : Kepler Cheuvreux passe de conserver à alléger en visant 93 EUR.
  • Hennes & Mauritz : Credit Suisse passe de sousperformance à neutre en visant 146 SEK.
  • Hoffmann Green Cement : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 22 à 20 EUR.
  • Implenia : Kepler Cheuvreux passe de conserver à acheter en visant 43 CHF.
  • Johnson Matthey : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 2400 à 2300 GBp.
  • NCC : HSBC passe d'acheter à conserver en visant 117 GBp.
  • Siemens Energy : Morgan Stanley reprend le suivi à surpondérer en visant 33,20 EUR.
  • Sonova : J.P. Morgan reste à surpondérer avec un objectif de cours relevé de 281 à 290 CHF. Barclays reste à surpondérer avec un objectif de cours réduit de 320 à 315 CHF.
  • Subsea 7 : Jefferies reste à sousperformance avec un objectif de cours relevé de 80 à 90 NOK.
  • Titan Cement : Berenberg reste à vendre avec un objectif de cours relevé de 10 à 12 EUR.
  • Verbund : Morgan Stanley démarre le suivi à pondération en ligne en visant 73 EUR.
  • Wavestone : Stifel démarre le suivi à l'achat en visant 55 EUR.
  • Yara : Jefferies reste à sousperformance avec un objectif de cours réduit de 384 à 375 NOK.
  • Zurich Insurance : Barclays reste à surpondérer avec un objectif de cours réduit de 515 à 500 CHF.

En France

Annonces importantes (et moins importantes)

  • Les immatriculations de voitures neuves ont augmenté de 24,2% en mars en France.
  • Renault et Nissan disent travailler en étroite collaboration en vue de la signature de tous les accords définitifs de la redéfinition de leur alliance.
  • Stellantis alloue la production de ses fourgons électriques à son centre de Mangualde.
  • Crédit Agricole Immobilier finalise de Sudeco auprès de Casino.
  • Atos finalise la vente de ses activités en Italie.
  • Lucibel a levé 2,44 M€ lors de son augmentation de capital à 0,90 EUR.
  • Equasens rachète Pratilog et Speech2Sense.
  • Groupe LDLC boucle le rachat d'ACTI Mac.
  • Technicolor Creative Studios signe un accord de refinancement, avec 170 M€ d'engagements et un réaménagement de la dette. Vantiva participe à l'opération en soutien de son ancienne filiale.
  • Delfingen réalise deux acquisitions en Allemagne et en Corée sur les marchés de la protection des câblages pour la mobilité et pour l’industrie.
  • Innate Pharma a signé un accord de licence exclusif avec Takeda sur les droits exclusifs mondiaux pour la recherche et le développement d'anticorps conjugués, principalement dans la maladie coeliaque.
  • Groupe Berkem rachète Biopress.
  • Abionyx annonce des avancées précliniques positives pour deux plateformes technologiques et prévoit de scinder ses activités ophtalmologiques dans IRIS Pharma, qui sera rebaptisée Apogeye Pharma.
  • Amplitude Surgical signe un accord définitif en vue de la cession des activités extrémités Novastep.
  • Cybergun signe un accord de licence avec Shadow Systems.
  • Le petit coin de la dilution : Acheter-Louer émet des BEOCEANE pour mobiliser jusqu'à 20 M€ sur 24 mois via Real Estate Tech Opportunities (quel talent !). Pixium Vision annonce la conversion de 160 ORNAN ESGO après l'envolée du titre vendredi et cherche les moyens d'avoir de quoi financer son exploitation au-delà du T2 2023.
  • Elles ont publié / Elles doivent publier : DLSI, Dekuple, Delfingen

Dans le monde

Annonces importantes (et moins importantes)

  • Le rapprochement entre UBS et la Crédit Suisse pourrait entraîner la suppression de 25 000 à 36 000 postes, selon le SonntagsZeitung. Par ailleurs, le FT affirme que la justice suisse a ouvert une enquête sur l'opération.
  • Tesla livre un peu moins de 423 000 véhicules au T1, très près mais légèrement en deçà du consensus.
  • ENI est engagé dans cinq projets de captation du carbone financés par le gouvernement britannique d'une valeur de 20 Mds£.
  • Cineworld a mis fin au processus de vente de ses activités aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Irlande après avoir échoué à trouver un acquéreur entièrement en numéraire, et a conclu un accord conditionnel avec ses créanciers pour sortir de la faillite.
  • Lafarge, désormais propriété d'Holcim, a été "infiltré" en Syrie "par les services français", selon l'ex-PDG, Bruno Lafont. Holcim qui finalise par ailleurs le rachat de l'américain Duro-Last.
  • Les représentants syndicaux de ThyssenKrupp dressent un constat d'échec sur le plan de restructuration visant à transformer le conglomérat en une société holding détenant des participations dans ses divisions sans nécessairement les exploiter.
  • La biotech américaine Apellis serait courtisée, selon Bloomberg.
  • La Californie et trois autres États se joignent à la lutte menée aux États-Unis pour empêcher JetBlue de racheter Spirit Airlines.
  • Wärtsilä signe un accord d'exploitation et de maintenance à long terme avec l'entreprise brésilienne Rio Amazonas Energia.
  • Les principales publications du jour : Repsol, Science Applications, ArganTout l'agenda ici.

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