M. Legault, 65 ans, ancien dirigeant d'une compagnie aérienne, a porté la CAQ au pouvoir pour la première fois en 2018 grâce à des plans visant à préserver la langue française dans une Amérique du Nord dominée par l'anglais, à réduire l'immigration et à équilibrer les budgets.

Il s'est engagé cette année à maintenir l'immigration annuelle plafonnée à 50 000 personnes, alors que deux de ses rivaux souhaiteraient accueillir davantage de nouveaux arrivants.

Une analyse récente a montré que la CAQ de centre-droit est en passe de remporter 98 sièges dans une chambre de 125 membres, devant les libéraux, les conservateurs, le Parti québécois (PQ) et le parti de gauche Québec solidaire, selon le site de projections électorales qc125.com.

La fourchette prévue de 84 à 105 sièges est supérieure aux 74 sièges remportés par la CAQ en 2018.

Selon un sondage Léger réalisé ce mois-ci, la CAQ obtiendrait 38 % des voix, contre 18 % pour les libéraux, 17 % pour Québec solidaire, 15 % pour les conservateurs et 11 % pour le PQ. La CAQ a gagné en 2018 avec environ 37 % du vote populaire.

L'IMMIGRATION EN TÊTE DES PRÉOCCUPATIONS

Alors que les Québécois ont cité l'économie et l'inflation comme priorités clés avant le vote du 3 octobre, l'élection a mis l'accent sur la politique identitaire et l'intégration des immigrants non francophones.

Le Québec, qui représente un cinquième du PIB global du Canada, a dû faire face à des pénuries de main-d'œuvre en raison de ses politiques d'immigration restrictives, du vieillissement de sa population et d'un taux de chômage relativement bas. Le taux de chômage du Québec est de 4,5 %, inférieur à celui du Canada (5,4 %).

M. Legault a exhorté les entreprises confrontées à des pénuries de personnel à améliorer leur productivité, en soulignant que l'automatisation était une solution.

"Il n'est pas vrai que la seule solution soit l'immigration", a déclaré M. Legault, également ancien ministre péquiste, lors du débat des chefs d'État et de gouvernement qui s'est tenu jeudi.

L'INCERTITUDE ÉCONOMIQUE

Jack Jedwab, président de l'Association d'études canadiennes (AEC), a déclaré que les électeurs québécois pourraient rester fidèles à la CAQ en raison de l'incertitude économique actuelle.

"Ce n'est peut-être pas le moment de changer", a-t-il déclaré.

M. Legault a subi des pressions de la part du chef du Parti conservateur du Québec, Eric Duhaime, pour imposer un couvre-feu et des mandats de vaccination au plus fort de la pandémie de COVID-19, ce qui lui a permis d'obtenir le soutien de la droite sur le thème de la "liberté de choix".

L'inflation galopante a incité la CAQ, les libéraux et les conservateurs à proposer des réductions d'impôts. M. Legault s'est engagé à verser des paiements uniques de 400 dollars canadiens (297 euros) ou de 600 dollars canadiens pour les personnes gagnant moins de 100 000 dollars canadiens.

Pour plus de détails sur les autres propositions et promesses :

(1 $ = 1,3472 dollar canadien)