WASHINGTON, 13 juin (Reuters) - Donald Trump a déclaré mercredi qu'il ne verrait rien de mal à accepter des informations compromettantes sur l'un de ses rivaux politiques si de telles données venaient à être proposées par un gouvernement étranger à son équipe de campagne électorale.

Interrogé lors d'un entretien à la chaîne ABC News sur ce qu'il ferait si un pays étranger lui proposait de telles informations - les accepter ou avertir le FBI -, le président américain a répondu: "Peut-être les deux".

"Je pense que l'on voudrait écouter, il n'y a rien de mal à écouter", a déclaré Trump, qui lancera officiellement mardi prochain sa campagne électorale pour la présidentielle de 2020.

"Si quelqu'un appelait d'un pays étranger, la Norvège, en disant 'nous avons des informations sur votre rival' - oui, je pense que je voudrais écouter", a-t-il poursuivi.

Cet entretien était diffusé au jour de l'audition du fils aîné du chef de la Maison blanche par la commission sénatoriale du Renseignement, laquelle mène sa propre enquête sur les liens entre l'équipe Trump et la Russie lors de la campagne présidentielle de 2016.

Donald Trump Jr. a été interrogé lors de cette audition à huis clos sur une rencontre organisée en juin 2016 à la Trump Tower, à New York, avec une avocate russe qui avait proposé des informations compromettantes sur Hillary Clinton, la rivale démocrate de Donald Trump pour l'élection présidentielle de 2016.

Le procureur spécial Robert Mueller s'est intéressé à cette réunion à la Trump Tower dans le cadre de son enquête sur l'ingérence russe dans la présidentielle de 2016 et une possible collusion entre l'équipe de campagne Trump et la Russie. Dans son rapport, il a dit ne pas pouvoir établir de collusion entre la campagne Trump et des représentants russes.

Dans l'entretien accordé à ABC News, Donald Trump a affiché son désaccord avec le directeur du FBI, Christopher Wray, lequel a déclaré le mois dernier au Congrès que les équipes de campagne devaient contacter les agences fédérales en cas de communications suspectes de la part d'un gouvernement étranger.

"Le directeur du FBI a tort", a dit le président américain. "J'ai vu plein de choses au cours de ma vie. Je ne crois pas avoir jamais appelé le FBI de toute ma vie. De toute ma vie. Vous n'appelez pas le FBI. Vous mettez une personne dehors, vous faites ce que vous faites".

Aux yeux de Trump, obtenir des informations compromettantes sur un rival fournies par un gouvernement étranger équivaut à obtenir de telles informations grâce aux recherches qu'effectuent en ce sens les équipes de campagne de tous les politiciens.

"Ce n'est pas de l'ingérence, ils ont de l'information. Je pense que je la prendrais", a-t-il dit. "Si je pense qu'il y a quelque chose de mal, je vais voir le FBI - si je pense qu'il y a quelque chose de mal", a-t-il ajouté. (Eric Beech et David Alexander; Jean Terzian pour le service français)