(Actualisation: réaction de Veolia qui affirme vouloir empêcher la cession des activités de déchets de Suez en Australie)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le groupe de services aux collectivités Suez a indiqué dans la nuit de lundi à mardi qu'il proposait au PDG de son rival Veolia, Antoine Frérot, de le rencontrer dans les tout prochains jours, réaffirmant sa volonté d'aboutir à une solution négociée avec son rival.

"La solution négociée avec Veolia est la priorité du conseil d'administration de Suez", a déclaré le groupe dans un communiqué.

Dans le cadre de ces négociations, "il est important que la valeur [de Suez] soit reconnue", a souligné le président du groupe, Philippe Varin, lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes. Suez juge en effet que le prix de 18 euros proposé par Veolia pour le rachat de son concurrent est inférieur à sa valeur.

Le prix de 20 euros par action sur lequel sont basées les discussions avec les fonds d'investissement Ardian et GIP est ainsi un prix plancher pour Suez, a indiqué le dirigeant. "Quand il y a une négociation, il faut prendre l'ensemble des paramètres, et là, nous sommes probablement plus flexibles sur les autres éléments que sur les 20 euros", a ajouté Philippe Varin.

Suez a soumis la proposition de rencontre avec Antoine Frérot tout en annonçant la signature d'un accord avec l'australien Cleanaway portant sur la cession de son pôle recyclage et valorisation en Australie sur la base d'une valeur d'entreprise de 2,52 milliards de dollars australien, soit 1,6 milliard d'euros. Cet accord prévoit toutefois plusieurs conditions pouvant permettre à Veolia d'acquérir ces mêmes activités australiennes soit en trouvant un accord avec Suez sur une offre publique d'achat globale avant le 5 mai, soit en surenchérissant sur l'offre proposée par Cleanaway pour ces actifs australiens.

Le groupe dirigé par Antoine Frérot n'a pas répondu à cet appel du pied, dénonçant une opération "contraire à l'intérêt social de Suez" et "un obstacle supplémentaire pour la réalisation de l'offre soutenue par Veolia".

Veolia "se réserve le droit de demander une expertise de gestion sur cet accord anormalement avantageux pour un opérateur étranger concurrent de Suez et de Veolia", a ajouté le groupe dans un communiqué publié après-Bourse.

Le groupe a en outre indiqué qu'il mettrait en oeuvre "tous les moyens de droit pour empêcher la cession de ces actifs stratégiques et pour, le cas échéant, les faire annuler".

La cession de cet actif australien était prévue dans le plan stratégique Suez 2030 présenté fin 2019 et s'inscrit donc dans la continuité de la feuille de route du groupe, a indiqué Philippe Varin. Suez n'exclut d'ailleurs pas de procéder à d'autres cessions, mais "aujourd'hui, aucune décision n'a été prise", a précisé le dirigeant.

Suez a également rappelé qu'il désactiverait la fondation néerlandaise empêchant la cession de ses activités Eau en France si les deux groupes parvenaient à s'entendre sur une offre publique d'achat globale.

-Julien Marion et Alice Doré, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 90; adore@agefi.fr ed: LBO - ECH

(François Schott a contribué à cet article)

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April 06, 2021 12:45 ET (16:45 GMT)