PARIS, 29 novembre (Reuters) - L'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA) a déclaré mercredi qu'elle prévoyait une croissance d'environ 2,5% des nouvelles immatriculations de voitures en 2024 dans l'Union européenne (UE), un ralentissement par rapport aux +12% attendus cette année.

Le marché est freiné par l'attentisme des consommateurs, dans un contexte économique incertain et par un niveau de prix toujours élevé pour les véhicules neufs.

Malgré cela, les voitures électriques à batterie vont continuer de gagner du terrain, a ajouté l'ACEA lors d'une conférence de presse, pour atteindre une part de marché d'environ 20% l'an prochain contre 14-14,5% escomptés cette année.

La prévision de marché pour 2023 est supérieure aux +5% attendus en janvier, mais les immatriculations de voitures neuves, vues à 10,4 millions, demeurent près de 20% inférieures au niveau de 2019, avant le coup d'arrêt de la pandémie de COVID.

"L'Europe et son industrie automobile sont à un tournant", a dit Luca de Meo, directeur général de Renault et président en exercice de l'association européenne du secteur, faisant référence aux défis de l'électrification et aux prochaines échéances électorales dans l'Union européenne.

Luca de Meo, qui occupera la présidence de l'ACEA également en 2024, a plaidé pour que le continent évite une "fragmentation" à l'issue des prochaines élections, à un moment où l'ACEA appelle justement à une approche unie pour que l'Europe prenne une place de premier plan dans la technologie électrique face aux Etats-Unis et à la Chine.

L'association prône une approche tous azimuts pour les cinq prochaines années, allant de la sécurisation des approvisionnements en composants critiques à la formation des salariés du secteur aux nouveaux emplois nés de l'électrification, en passant par une extension des aides publiques à l'achat de modèles électriques.

Luca de Meo déplore aussi que l'industrie automobile soit confrontée en moyenne à huit à neuf nouvelles réglementations européennes par an d'ici 2030, parfois contradictoires entre elles.

Il a également appelé à multiplier par sept à dix le rythme de déploiement des infrastructures de recharge pour répondre à l'essor des véhicules électriques.

Pour rendre cette technologie plus abordable, Luca de Meo compte sur l'arrivée ces prochaines années de plus petites voitures - de la taille des Renault Twingo, Volkswagen Polo ou Renault Clio - permettant d'embarquer des batteries de plus petite taille, et donc d'offrir un tarif inférieur aux modèles actuels. (Reportage Gilles Guillaume à Paris et Philip Blenkisop à Bruxelles, édité par Jean-Stéphane Brosse et Jean Terzian)