PARIS (Reuters) - EDF a annoncé mardi son intention de conclure avec les plus grands consommateurs industriels d'électricité français des contrats d'un minimum de dix ans adossés à des actifs nucléaires, le groupe public souhaitant partager ses risques et obtenir de la visibilité sur ses revenus dans un contexte de besoins d'investissements massifs.

Le groupe a également indiqué qu'il visait des contrats à échéance 2027 et 2028 avec les clients de son marché "affaires", qui incluent des constructeurs automobiles, des groupes de distribution alimentaire, des TPE et des PME.

La révision de la politique commerciale du groupe public s'inscrit dans le cadre du projet de nouvelle régulation du marché français de l'électricité après un accord avec l'Etat sur un prix de référence de l'électricité de 70 euros par mégawatt-heure (MWh), assorti d'un système de captation des revenus d'EDF au-delà de ce seuil, devant permettre d'assurer une stabilité des prix aux consommateurs.

Les offres que le groupe va proposer aux électro-intensifs, qu'il qualifie de contrats de "partenariat", porteront sur des durées de 10 à 15 ans, voire au-delà.

S'apparentant à des contrats de type PPA (Power purchase agreement), ils incluront des avances versées par les clients afin de réserver une portion de la production du parc nucléaire, avec des paiements qui seraient ensuite fonction des coûts de revient des centrales.

EDF estime que ses clients électro-intensifs, au nombre de 150 environ, représentent 40 TWh de consommation annuelle. Sur ce total, il pense pouvoir conclure des contrats représentant quelque 20 TWh.

"On est dans une perspective de retour à une production robuste, mais aussi de promotion de ces offres qui apportent à nos clients de la stabilité et la visibilité", a déclaré Marc Benayoun, directeur exécutif d'EDF en charge du Pôle Clients, Services & Territoires, lors d'une conférence de presse.

"Ce n'est que comme ça qu'on arrivera à apporter à nos clients ce qu'ils attendent, et aussi à assurer pour EDF des recettes cohérentes avec son programme d'investissement", a-t-il ajouté.

EDF s'attend à se retrouver rapidement dans une situation où la nouvelle régulation n'entraînera pas de captation de ses revenus et estime que le nouveau cadre n'aboutira pas nécessairement à une hausse des tarifs réglementés de l'électricité, a également indiqué Marc Benayoun.

(Reportage Benjamin Mallet, édité par Tangi Salaün)