Vers 11h00, Vivendi, qui dit avoir choisi Numericable (+14,5%) plutôt que Bouygues pour des raisons de concurrence, gagne 1,3% tandis que le SBF 120 perd 0,7%. Bouygues perd 4,65% et Iliad 6,3% tandis qu'Altice, la maison mère de Numéricable, grimpe de 8,3% à Amsterdam.

La décision de Vivendi, dont les motifs ont été détaillés dans une interview aux Echos par son président, Jean-René Fourtou, place Bouygues dans une position difficile.

Selon les analystes de Société générale, Bouygues Telecom va continuer à souffrir de l'âpre concurrence, notamment de Free Iliad, sur les prix du mobile, de sa taille insuffisante dans le haut débit et de sa trésorerie négative.

"Martin Bouygues n'a guère d'autre choix que de négocier une cession ou une fusion de Bouygues Telecom avec Iliad", estiment-ils dans une note en soulignant que l'incertitude qui entoure le sort de Bouygues Telecom va peser sur le cours de Bourse du conglomérat.

Ils maintiennent ainsi leur conseil de vendre Bouygues et celui d'acheter Iliad, maison mère de Free bien que l'impact immédiat de la décision de Vivendi en faveur de Numericable soit négatif.

Bouygues et Iliad avaient convenu que le premier cèderait son réseau mobile au second dans l'hypothèse d'une reprise de SFR par Bouygues.

SocGen reste positif sur Iliad, estimant qu'un accord avec Bouygues Telecom est possible. "Nous pensons qu'il serait du plus haut intérêt pour Bouygues de rechercher un accord le plus tôt possible", ajoute le broker.

"Le besoin d'Iliad d'un réseau mobile et d'une extension de sa couverture devrait permettre à Bouygues de négocier un bon prix", dit-il.

Selon SocGen, si Bouygues retardait trop longtemps une telle négociation, la valeur stratégique de Bouygues Telecom pour Iliad diminuerait dans la mesure où les autorités de régulation obligent Free Mobile à investir pour étendre rapidement la population couverte par son réseau.

(Raoul Sachs, édité par Jean-Michel Bélot)

Valeurs citées dans l'article : BOUYGUES, VIVENDI, NUMERICABLE, ALTICE