Zurich (awp) - Le géant du travail temporaire Adecco a accéléré tous azimuts au troisième trimestre, malgré les goulots d'étranglement qui freinent de nombreux secteurs au niveau mondial. La direction se veut prudente pour la fin d'année, mais entend tout de même maintenir son niveau élevé de rentabilité.

Les recettes du groupe ont progressé de 8% à 5,22 milliards d'euros (croissance organique +9%), portées par une hausse soutenue en France (+10%), son principal marché. Dans l'Hexagone, le groupe a bénéficié d'une solide demande dans la logistique et l'industrie.

La croissance organique du trimestre sous revue reste "légèrement inférieure aux attentes", a estimé la Banque cantonale de Zurich (ZKB). D'autant plus que la concurrence a affiché une solide dynamique avec Randstad (+20,7% de croissance organique au 3e trimestre) et Manpower (+11%).

La rentabilité a également été au rendez-vous, le résultat d'exploitation (Ebita), hors éléments exceptionnels, s'étant bonifié de 15% à 250 millions et la marge brute de 1,2 point à 20,8%. Le bénéfice net part du groupe a quant à lui bondi de 67% sur un an 133 millions, a annoncé le groupe zurichois mardi dans un communiqué.

Adecco avait encaissé au troisième trimestre 2020 une charge de restructuration en Allemagne de 89 millions d'euros, qui avait pesé sur sa rentabilité. Pendant le partiel sous revue, les coûts exceptionnels se sont limités à 9 millions.

Ces chiffres-clés sont mitigés comparés aux prévisions des analystes consultés par AWP. Alors que les recettes et la croissance organique sont légèrement inférieures au consensus, l'Ebita ajusté le dépasse.

Titre délaissé par les investisseurs

La marge brute devrait rester solide au dernier trimestre, Adecco tablant sur une progression de 0,5 à 0,6 point de pourcentage comparé au quatrième partiel 2020, où elle avait atteint 19,6%, a précisé le directeur financier Coram Williams lors d'une conférence de presse téléphonique.

Au dernier trimestre, le groupe table sur une progression "modeste" du chiffre d'affaires. La société se dit impactée par les difficultés mondiales au niveau des chaînes d'approvisionnement et le manque de personnel qualifié. "Cette situation rend le chemin de la reprise quelque peu bosselé dans les mois qui viennent", a souligné le géant du secteur, ajoutant "demeurer confiant dans ses perspectives au fur et à mesure que les vents contraires diminuent".

En décembre 2020, la direction avait dévoilé de nouveaux objectifs stratégiques. La feuille de route baptisée "Future@Work" vise à l'échelle du groupe, pour le cycle débutant en 2021, une marge Ebita de 3,0% à 6,0%, contre 2,5% à 5,0% précédemment, ainsi qu'un flux de trésorerie "solide" caractérisé par un taux de conversion de plus de 90%.

La société a également indiqué être en bonne voie avec l'intégration de ses récentes acquisitions, notamment celle du franco-belge Akka Technologies valorisé à 2 milliards d'euros. Grâce aux levées de fonds, le groupe table sur des synergies de financement d'environ 10 millions d'euros par an. La finalisation du rachat est attendue début 2022.

Les investisseurs n'ont pas vraiment apprécié les nouvelles du géant du placement de personnel. Le titre Adecco a achevé la séance de la Bourse suisse sur un repli de 4,0% à 45,03 francs suisses, à contre-courant d'un indice SLI en hausse de 0,65%.

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