Les experts nationaux en cybersécurité ont reporté au mois de mai le vote sur un projet de label de cybersécurité de l'UE permettant à Amazon, Google (Alphabet) et Microsoft de soumissionner pour des contrats d'informatique en nuage (cloud computing) hautement sensibles, ont déclaré mardi des personnes au fait du dossier.

L'Union européenne souhaite mettre en place un système de certification de la cybersécurité (EUCS) afin de garantir la cybersécurité des services en nuage et d'aider les gouvernements et les entreprises à choisir un fournisseur sûr et fiable pour leurs activités d'informatique en nuage.

Toutefois, des désaccords sur la nécessité d'imposer des exigences strictes aux grandes entreprises technologiques pour qu'elles puissent obtenir le niveau le plus élevé du label de cybersécurité de l'UE ont entravé les efforts déployés dans ce sens.

Les experts, qui se sont réunis lundi et mardi à Bruxelles, n'ont pas voté sur la dernière version du programme proposé par l'agence européenne de cybersécurité ENISA en 2020 et modifié par la Belgique, qui occupe actuellement la présidence tournante de l'UE, ont déclaré les personnes.

Après le vote des experts, la prochaine étape sera l'avis des pays de l'UE et la décision finale de la Commission européenne.

La dernière version a supprimé les exigences de souveraineté d'une proposition précédente, qui obligeait les géants américains de la technologie à créer une coentreprise ou à coopérer avec une entreprise basée dans l'UE pour stocker et traiter les données des clients dans l'Union afin d'obtenir le niveau le plus élevé du label de cybersécurité de l'UE.

Si les grandes entreprises technologiques se sont félicitées de l'abandon de ces exigences, les fournisseurs de services d'informatique en nuage et les entreprises de l'UE, tels que Deutsche Telekom, Orange et Airbus, ont critiqué cette décision et mis en garde contre le risque d'accès illégal aux données par des gouvernements de pays tiers sur la base de leurs lois respectives. (Reportage de Foo Yun Chee ; rédaction d'Angus MacSwan)