Zurich (awp) - Le chocolatier industriel Barry Callebaut s'est attelé mercredi à rassurer les investisseurs en détaillant ses objectifs à moyen terme, comprenant une période de transition de deux ans. Le groupe, qui a changé de patron et de chef des finances cette année, a amélioré ses résultats annuels.

L'entreprise est "idéalement" positionnée "pour surperformer le marché", alors qu'elle devient "plus résiliente et plus rentable", a assuré le directeur général Peter Feld, cité dans le communiqué mercredi.

Barry Callebaut, qui collabore notamment avec les géants Nestlé et Unilever, veut engranger davantage de contrats. Ainsi, il "souhaite remporter les deux tiers des volumes de partenariats d'externalisation qui devraient arriver sur le marché" dans les années à venir. Un autre objectif est de "doubler la taille de son activité principale sur le segment Spécialités", en étoffant ses offres alternatives comme le sans gluten ou le végan.

Autre ambition, doubler la taille des activités dans la région Asie-Pacifique, qui représentait 7% des ventes en 2022/2023.

La restructuration passera par une période de transition de 24 mois, au cours de laquelle le groupe maintiendra son dividende par action "à un niveau au moins égal à celui de l'année précédente". L'entreprise atteindra son objectif de croissance à long terme à partir de l'exercice 2025/26, avec une croissance des volumes des ventes jusqu'à 5% et de l'Ebit entre 5 et 9%.

Le programme BC Next Level, annoncé en septembre, comprend un investissement de 500 millions de francs suisses alimenté par les ressources financières du groupe. Il doit générer 250 millions d'économies, dont 75% seront répercutés sur le bénéfice net et permettront une amélioration immédiate de la marge bénéficiaire, rapprochant le groupe vers son objectif d'atteindre une marge Ebit de 10%, contre 7,8% en 2022/2023.

Amélioration du bénéfice et du dividende

Sur l'exercice décalé 2022/2023 clos fin août, le chiffre d'affaires a frôlé les 8,5 milliards de francs suisses, en hausse de 4,7%. Les volumes ont en revanche décru de 1,1% à 2,28 millions de tonnes, en raison des conséquences de la présence de salmonelles dans l'usine belge de Wieze, de l'affaiblissement de la demande et de la hausse des prix des matières premières.

Le résultat d'exploitation (Ebit) s'est amélioré de 5,6% à 659,4 millions, tandis que le bénéfice a crû à 443,1 millions (+3,4%). Le fabricant propose un dividende de 29 francs suisses par action, contre 28 francs suisses précédemment.

Baader Helvea estime qu'aussi bien les résultats que les objectifs correspondent à peu près à ses attentes. Des incertitudes persistent à court terme, comme le prix élevé du cacao et l'appétit moins gourmand des consommateurs.

Jean-Philippe Bertschy de Vontobel relève que les nouvelles orientations présentées éclairent la profonde restructuration nécessaire pour repositionner l'entreprise vers la croissance. Mais la route sera longue et cahoteuse.

L'expert salue par ailleurs l'arrivée au sein du conseil d'administration de Mauricio Graber, un ancien de Givaudan, qui a fait un "excellent travail" comme directeur général du danois Chr. Hansen. L'expérience du Mexicain "dans les secteurs des ingrédients alimentaires et des biosciences sera un ajout significatif à l'expertise du conseil dans ces domaines cruciaux", a ajouté Barry Callebaut.

A la Bourse suisse, le titre a eu les faveurs des participants au marché. L'action a fini la séance en forte hausse de 4,9% à 1442 francs suisses, dans un SPI en progression de 0,96%.

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