Zurich (awp) - La Bourse suisse creusait ses pertes mardi à l'approche de la mi-journée, alors que les sujets de préoccupation sont nombreux. Les investisseurs n'ont pas fini de se ronger les sangs, entre les risques d'escalade régionale du conflit au Proche-Orient, la perspective de voir s'éloigner un abaissement des taux d'intérêt par la Fed, ou encore des données macroéconomiques inquiétantes en Chine.

"La perspective d'un changement monétaire accommodant aux États-Unis s'est encore estompée hier après que les données sur les ventes au détail ont dépassé les estimations dans la région. Cela continue d'affecter considérablement le sentiment du marché à l'égard des actifs plus risqués", relève Pierre Veyret, analyste chez ActivTrades. "Les investisseurs ont été déçus par la dernière série de données économiques mitigées en provenance de Chine du jour au lendemain. Alors que les chiffres du PIB semblent donner une image rassurante de l'économie chinoise, les données sur la production industrielle et les ventes au détail n'ont pas répondu aux attentes", ajoute le spécialiste. 

Si l'appétit pour le risque est "soumis à des pressions considérables", aucune raison de céder au pessimisme. "Les investisseurs pourraient être tentés d'utiliser le repli actuel comme une opportunité d'acheter à la baisse si les résultats des entreprises démontrent que les sociétés font bien face à l'environnement incertain", esquisse M. Veyret.

Sur le volet des nouvelles macroéconomiques, en Chine, le PIB a progressé de 5,3% au premier trimestre, un rythme de croissance bien plus rapide qu'espéré. Au Royaume-Uni, le chômage a augmenté à 4,2% pour les trois mois jusqu'à fin février, après 3,9% à fin janvier. Les investisseurs s'intéresseront également à la production industrielle en mars aux Etats-Unis ainsi qu'au baromètre ZEW des investisseurs en Allemagne.

A l'agenda du jour figurent également la publication des prévisions économiques mondiales, ainsi qu'un rapport sur la stabilité de la finance mondiale par le Fonds monétaire international (FMI).

Vers 11h11, le SMI baissait de 1,38% à 11'239,31 points, le SLI lâchait 1,5% à 1841,27 point et le SPI 1,14% à 14'915,06 points. Parmi les 30 valeurs vedettes, seule SGS (+1,6%) se hissait dans le vert.

Le spécialiste de l'inspection et de la certification était porté par une recommandation relevée par JP Morgan à "overweight", après "neutral". Les perspectives de croissance, tout comme de redressement des marges, sont attrayantes.

Sika (-0,8%) a vu ses ventes progresser sur les trois premiers mois de l'année, notamment portées par l'acquisition du spécialiste allemand des activités d'étanchéité MBCC. Les objectifs financiers du groupe zougois ont été confirmés.

Nestlé (-0,3%) résistait mieux que les deux autres poids lourds, Roche (bon de jouissance: -0,8%) et Novartis (-1,5%).

Traités hors dividende, Swiss Re chutait de 7,8% (dividende: 6,80 francs suisses) et Straumann reculait de 4,1% (dividende de 0,85 franc), plaçant les deux titres en queue de peloton, aux côtés d'UBS (-3,1%) et de Logitech (-2,8%). Ce dernier a vu sa recommandation abaissé à "sell" par Deutsche Bank, alors que la veille, il avait déjà perdu 6,4% suite à une recommandation à la vente par Morgan Stanley.

Pour UBS, la presse s'est fait l'écho de la hausse conséquente des fonds propres nécessaire suite à la fusion avec Credit Suisse. La ministre des finances Karin Keller Sutter a confirmé que le montant s'articulerait possiblement autre des 15 à 25 milliards de dollars de capital supplémentaire. L'autre valeur bancaire Julius Bär (-2,5%) reculait également fortement.

Sur le marché élargi, Barry Callebaut (+4,2%) profitait d'avis favorables d'analystes, notamment chez UBS et Stifel.

Docmorris (-0,8%) limitait la casse après la publication de ses chiffres au premier trimestre, qui se sont révélés conformes aux attentes.

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