Des sociétés comme Enbridge, Bell, la Banque de Nouvelle-Écosse et Renouvelables Brookfield ont levé un total de 4 milliards de dollars canadiens (3,00 milliards d'euros) par l'émission de nouvelles obligations de sociétés au cours de la première semaine de novembre, couronnant ainsi la semaine la plus active en matière d'émissions depuis six mois.

Certaines nouvelles obligations ont attiré les investisseurs en offrant des rendements juteux supérieurs à 5 %, ce qui est intéressant pour les produits à revenu fixe de haute qualité à un moment où les marchés boursiers sont très volatils.

"Après plus d'une décennie de risque sans rendement dans les titres à revenu fixe, les niveaux de rendement actuels sont très attrayants", a déclaré Brian D'Costa, président d'Algonquin Capital, qui se spécialise dans les investissements à revenu fixe. "Nous n'avons pas vu de tels niveaux de rendement au cours des 15 dernières années, et les gestionnaires de portefeuille ont des liquidités à faire travailler", a expliqué M. D'Costa.

Les courtiers en obligations s'attendent à de nouvelles émissions dans les semaines à venir de la part des services publics canadiens, des sociétés de pipelines et peut-être des fonds d'investissement immobilier (REITS). Ils s'attendent à ce que les investisseurs reviennent sur les marchés des titres à revenu fixe, qui ont connu cette année les plus fortes sorties de capitaux en vingt ans, en raison de la montée en flèche des taux d'intérêt.

"Le marché des obligations d'entreprises s'ouvre à nouveau, à un moment où la Réserve fédérale et la Banque du Canada ont terminé leur cycle de hausse des taux d'intérêt", a déclaré Thomas Holloway, de Pacifica Partners, "Les entreprises essaient donc de faire les choses discrètement".

La tendance observée au Canada est conforme à la résurgence mondiale du marché obligataire, les investisseurs s'attendant à ce qu'un pic d'inflation entraîne une pause dans les hausses de taux d'intérêt des banques centrales. L'émission d'obligations d'entreprises au Canada a chuté de 44 % au cours des neuf premiers mois de l'année pour atteindre 34 milliards de dollars canadiens, selon les données de Refinitiv.

Le mois dernier, la Banque du Canada a annoncé un ralentissement du rythme des hausses de taux d'intérêt après avoir surpris les marchés en augmentant son taux directeur de 50 points de base lors de sa réunion.

Les gestionnaires de fonds s'attendent à ce que les sociétés non financières ouvrent la voie, les entreprises cherchant à lever des fonds pour refinancer leur dette ou pour augmenter leurs liquidités en vue d'une expansion de leur capital. Cette année, au Canada, la plupart des émissions d'obligations de sociétés ont été réalisées par des banques, et de nombreux gestionnaires de portefeuille ont atteint leurs limites en ce qui concerne le secteur financier.

Bell a proposé son obligation à 10 ans avec un coupon de 5,85 %, tandis que la Banque de Nouvelle-Écosse a vendu des obligations à cinq ans d'une valeur de 1,5 milliard de dollars canadiens avec un taux d'intérêt nominal de 5,5 %.

Les entreprises qui anticipent de nouvelles hausses de taux de la part de la Banque du Canada pourraient préférer émettre des obligations à taux fixe plutôt que d'opter pour un prêt commercial à taux variable, selon les analystes.

Après une période d'accalmie au cours des dix premiers mois, l'indice S&P Canada Investment Grade Corporate Bond a augmenté de 0,61 % au cours du dernier mois, bien qu'il ait baissé de 10 % depuis le début de l'année.

Un rapport de Bank of America Global Research publié la semaine dernière indique que les investisseurs ont acheté des obligations pour une valeur de 2 milliards de dollars au cours de la première semaine de novembre, soit le montant le plus élevé au cours des quatre derniers mois.

(1 $ = 1,3312 dollar canadien)