Un groupe de 160 sociétés financières a exhorté vendredi les gouvernements à adopter un traité visant à mettre fin à la pollution par les matières plastiques, qui contribuerait à stimuler l'action du secteur privé, avant le prochain cycle de négociations mondiales qui se tiendra au Canada.

La quatrième réunion du comité intergouvernemental de négociation sur la pollution plastique (INC-4) doit se tenir à Ottawa la semaine prochaine afin de jeter les bases d'un accord éventuel avant la fin de l'année.

La réduction des quelque 400 millions de tonnes de déchets produits chaque année est un élément essentiel des efforts déployés pour protéger la biodiversité, les microplastiques se retrouvant partout, des montagnes de l'Himalaya aux aliments de base et même au sang humain.

Pour contribuer à résoudre le problème, les sociétés financières, parmi lesquelles figurent le plus gros investisseur britannique Legal & General Investment Management et l'investisseur canadien CDPQ, ont demandé la mise en place d'un cadre politique soutenu par des règles contraignantes.

Parmi les mesures spécifiques, le groupe a demandé que le traité fixe un objectif pour tous les financements publics et privés afin d'éliminer la pollution plastique, à l'instar de l'accord de Paris sur le climat et du cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal.

Il a également demandé que les entreprises évaluent et divulguent les risques et les opportunités liés au plastique, que les gouvernements adoptent des politiques et des objectifs plus clairs en matière de plastique dans des domaines tels que la création et le recyclage des déchets, et que des investissements privés supplémentaires soient consacrés à l'élimination de la pollution par les plastiques.

"Une voie de transition claire définie dans le traité permettra de mobiliser des financements à grande échelle pour mettre fin à la pollution plastique dans le monde entier", a déclaré Anne-Sophie Castelnau, responsable mondiale du développement durable chez ING, l'un des signataires du traité.

Steve Hardman, directeur général de Plastic Collective, une ONG qui a conçu la première obligation de réduction des déchets plastiques au monde avec Citi et la Banque mondiale, s'est félicité de ce soutien, mais a appelé les entreprises à fournir davantage de solutions financières.

En janvier, la Banque mondiale a émis une obligation de 100 millions de dollars pour financer des projets de réduction des déchets plastiques au Ghana et en Indonésie. Les investisseurs recevront un taux lié aux crédits d'élimination du plastique générés par les projets. (Rédaction : Mark Potter)