L'inflation dans les principales économies africaines ralentira l'année prochaine, mais restera obstinément élevée au Nigeria en raison d'inondations sporadiques et d'une situation difficile pour la monnaie naira, selon un sondage Reuters.

La pénurie aiguë de dollars dans une grande partie du continent, notamment en Angola, au Nigeria et en Zambie, a souvent mis l'inflation locale à rude épreuve en raison de la dépendance à l'égard des entrées de devises liées à des produits de base tels que le pétrole brut et le cuivre.

Néanmoins, le sondage réalisé auprès de 15 analystes au cours de la semaine dernière a montré que l'inflation serait plus modérée dans les pays ayant des sources de revenus en dollars plus diversifiées, tels que le Kenya.

L'inflation au Nigeria devrait s'accélérer pour atteindre 29,1 % cette année, contre une moyenne de 24,5 % l'année dernière, avant de ralentir à 17,2 % l'année prochaine. Le mois dernier, elle a atteint son niveau le plus élevé depuis 28 ans, soit 33,2 % en termes annuels.

Le gouverneur de la banque centrale du Nigeria, Olayemi Cardoso, a augmenté le taux de politique monétaire de 200 points de base à 24,75 % le mois dernier, après une hausse de 400 points de base en février.

Même avec une politique monétaire plus cohérente maintenant en place, et une stabilité potentielle du naira, l'inflation nigériane ne diminuera que lentement cette année, a écrit Citi dans une note à ses clients.

Le taux d'inflation élevé reflète la hausse constante des prix des denrées alimentaires, qui représentent environ 50 % du panier de l'IPC et ne sont que marginalement influencés par la politique monétaire, a ajouté Citi.

L'inflation élevée des prix alimentaires est le résultat des inondations observées dans de nombreuses régions du pays ces dernières années, de l'augmentation du coût des engrais et de l'insécurité persistante dans de nombreuses régions productrices de denrées alimentaires.

L'inflation au Ghana s'est élevée en moyenne à 40,3 % l'année dernière, mais devrait ralentir considérablement pour atteindre 18,7 % cette année, puis 12,1 % en 2025.

L'inflation angolaise devrait revenir à la moyenne de l'année dernière, soit 13,6 %, l'année prochaine, contre 23,7 % cette année, tandis qu'en Zambie, on prévoit un ralentissement à 8 % en 2025, contre 12,3 % cette année.

L'inflation au Kenya restera l'une des plus maîtrisées de la région, à l'exception de l'Afrique du Sud, ralentissant à une moyenne de 5,6 % l'année prochaine contre 6,3 % cette année, selon le sondage.

Standard Chartered a déclaré avoir revu à la baisse ses prévisions d'inflation la semaine dernière pour tenir compte de la récente appréciation du shilling kenyan et de l'augmentation des prix des denrées alimentaires.

Un autre sondage réalisé au début du mois prévoyait que l'inflation en Afrique du Sud ralentirait à 4,6 % l'année prochaine, contre 5,1 % cette année.

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