Londres (awp/afp) -

Le prix de l'or a fondu sur la semaine, malmené par un dollar en pleine forme et par la perspective d'une politique monétaire plus stricte aux Etats-Unis.

L'once d'or a reculé vendredi à 1.799,31 dollars, un plus bas depuis février.

La Réserve fédérale américaine (Fed) a amplement signalé qu'elle comptait remonter ses taux rapidement, rendant ainsi le dollar américain plus attractif.

La hausse du billet vert, monnaie de référence du marché aurifère comme pour de nombreuses matières premières, rend l'or moins abordable pour les investisseurs utilisant d'autres devises.

Plus grave pour l'or, le rendement des obligations d'Etat américaines augmente également.

"La hausse des taux affichés et réels ont un effet radical sur l'or puisque l'attractivité du métal sans rendement en est fortement affectée", explique Han Tan, analyste chez Exinity.

Résultat, l'or a perdu tous les gains qu'il avait engrangé en février, avec l'invasion de l'Ukraine par la Russie, et ne semble plus bénéficier de son statut de valeur refuge pour l'instant.

Vers 14H10 GMT (16H10 à Paris), l'once d'or s'échangeait pour 1.814,73 dollars, contre 1.883,81 dollars sept jours plus tôt en fin d'échanges.

Les métaux s'enfoncent

Les cours des métaux industriels poursuivaient leur repli cette semaine sur la Bourse des métaux de Londres (LME), plombés par l'effritement de la demande, notamment venant de Chine.

Le LME Index, un indice qui intègre les prix de l'aluminium, du cuivre, du plomb, du nickel, de l'étain et du zinc échangés sur le LME, atteignait jeudi un plus bas depuis décembre, à 4.368,5 points. Il a ainsi dévissé de plus de 20% depuis le 7 mars dernier, date de son plus haut historique.

Le cuivre a touché jeudi son plus bas depuis octobre, à 8.876,50 dollars la tonne, passant brièvement sous la barre des 9.000 dollars.

"Les inquiétudes concernant la demande et l'économie en général continuent de prédominer", pesant directement sur les cours du métal, explique Daniel Briesemann, analyste chez Commerzbank.

Fortement utilisé dans l'industrie, notamment pour la confection de circuits électriques, le cuivre est connu pour refléter l'état de santé de l'économie mondiale.

Les confinements en Chine continuent également de jouer sur les cours des métaux industriels, dont la Chine est grande consommatrice.

Shanghai, la plus grande ville du pays, a confiné ses 25 millions d'habitants début avril dans l'espoir d'enrayer la pire flambée de Covid à frapper le pays depuis la vague initiale de début 2020.

Malgré une forte baisse du chiffre quotidien des contaminations, les autorités renforcent leur arsenal de mesures anti-épidémiques, au nom de la stratégie du zéro Covid.

"En outre, la très grande fermeté du dollar américain a pesé sur les prix" de l'ensemble des métaux de base, explique Daniel Briesemann.

Sur le London Metal Exchange, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 9.114,50 dollars vendredi vers 14H10 GMT (16H10 à Paris), contre 9.414,50 dollars il y a une semaine à la clôture.

Baisse édulcorée du sucre

Les prix du sucre ont légèrement baissé sur la semaine, lestés par la perspective d'une offre plus abondante, pendant que la force du dollar américain pénalisait les importations.

"Le dollar américain (...) a été fort, faisant grimper le prix dans les devises locales des importateurs et des exportateurs", pesant ainsi sur les cours du sucre, commente Jack Scoville, analyste chez Price Group.

D'ordinaire, un prix élevé du pétrole et du carburant incite les producteurs à transformer une partie de leur récolte en éthanol, ce qui réduit la quantité de sucre sur le marché et faire monter les cours.

Selon Jack Scoville, au Brésil, premier pays producteur de cannes à sucre, "les usines produisaient presque exclusivement de l'éthanol".

Mais l'offre de sucre devrait être plus abondante grâce à plusieurs autres pays producteurs.

"La Thaïlande prévoit de produire environ 10 millions de tonnes de sucre cette année, en hausse de 33% par rapport à l'année dernière", affirme Jack Scoville. "L'Inde a déclaré qu'elle pourrait exporter plus de 9 millions de tonnes de sucre."

Le Brésil également "pourrait avoir une meilleure production de canne à sucre cette année", estime l'analyste.

Cependant, "les confinements qui ont lieu actuellement en Chine devraient faire baisser de façon marginale la consommation domestique" de sucre, mettent en garde les analystes de Rabobank.

A New York, la livre de sucre brut pour livraison en juillet prochain valait 18,98 cents, contre 19,16 cents huit jours auparavant.

A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en août valait 529,00 dollars contre 531,30 dollars le jeudi précédent à la clôture.

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