New York (awp/afp) - Le directeur général du géant américain du pétrole et du gaz ExxonMobil a indiqué vendredi ne pas être "pressé" concernant la cession d'activités en France, un projet annoncé il y a deux semaines.

"Nous ne sommes pas pressés. Nous prenons notre temps pour nous assurer que nous trouvons le bon acheteur, avec une proposition ayant la bonne valorisation", a indiqué Darren Woods, interrogé lors d'une audioconférence avec des analystes, à l'occasion de la publication des résultats du premier trimestre.

ExxonMobil a fait part le 11 avril d'une réduction de ses activités à Port-Jérôme-sur-Seine (Seine-Maritime) ainsi que d'un projet de vente, via sa filiale Esso France, de plusieurs sites à Rhône Energies.

Ce dernier est un consortium suisse composé du géant du négoce Trafigura et de l'exploitant américain de raffineries Entara, qui veut racheter une raffinerie à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), ainsi que des dépôts Esso à Toulouse (Haute-Garonne) et Villette-de-Vienne (Isère).

Ce qui a été décidé dernièrement en France "est le dernier exemple d'une tendance en cours depuis longtemps", a précisé M. Woods, expliquant qu'il s'agissait désormais, pour le groupe, de disposer "d'infrastructures intégrées produisant toute une gamme de produits".

Ces sites "intégrés" doivent, selon lui, être en mesure de "produire des produits pétroliers, mais aussi des produits chimiques, des lubrifiants et, en gros, toute une série de produits à haute valeur".

Ceci permet "de limiter les coûts d'approvisionnement pour que les marges augmentent", a ajouté M. Woods.

"Nous continuerons à optimiser et à améliorer ces raffineurs au mieux de nos possibilités", mais "nous nous sentons plutôt bien concernant notre position actuelle" au niveau du portefeuille, a-t-il relevé.

De son côté, la directrice financière Kathy Michaels a souligné que "l'environnement d'investissement en Europe [était] à coup sûr un peu plus difficile" depuis 2022.

Elle a mentionné des taxes supplémentaires prélevées sur le secteur énergétique, de nouvelles obligations en matière de publications, ainsi que des réglementations sur la réduction de l'empreinte carbone.

"Tout ceci fait de l'Europe une option d'investissement plus difficile", a-t-elle précisé. "C'est l'une des choses que nous regardons dans n'importe quel endroit du monde (...) lorsque nous envisageons de futurs investissements".

Entre janvier et mars, le groupe texan a engrangé un chiffre d'affaires de 83,08 milliards de dollars (-4% sur un an) et un bénéfice net de 8,22 milliards (-28,1%), qui est inférieur au consensus des analystes de Factset. Il a surtout été affecté par des marges réduites dans le raffinage et par une baisse des cours du gaz naturel.

afp/ib