"

(Easybourse.com) Un commentaire sur les résultats que vous venez de publier ?
Je voudrais tout d'abord souligner la clarté de notre stratégie depuis l'acquisition d'Euristt il y a bientôt cinq ans. Depuis cette date, nous avons consolidé notre organisation et notre réseau, abaissé considérablement notre endettement, pour reprendre en 2006 un développement européen.

Le premier semestre 2006 reflète pleinement notre volonté de générer de la croissance. Cette détermination est visible à tous les niveaux, aussi bien dans nos activités que dans nos résultats.

Ainsi, le chiffre d'affaires du groupe a progressé de 8% sur les six premiers mois de l'année. Notre résultat opérationnel est en hausse de 8,3% et le résultat net de plus de 12%. Cette croissance, qui s'est accompagnée d'une consolidation de nos marges, a été portée par nos deux pôles d'activité.

Le pôle travail temporaire, qui constitue notre cœur de métier, affiche une progression de plus de 7% et ce malgré la baisse du secteur automobile. Nous avons été capables de composer largement cet impact sur les autres secteurs. Ainsi, notre croissance hors automobile est de 8,9% à périmètre constant. Quant au pôle multiservices, il enregistre une hausse de 16 %.

Envisagez-vous de poursuivre votre politique de développement à l'international ? Si oui, quelles seront vos prochaines cibles ?
Si 2006 est l'année de notre croissance en France, elle est aussi celle du développement de notre réseau en Europe et plus précisément en Espagne. Grâce aux rachats des groupes ibériques Tutor et Addenda, nous comptons aujourd'hui 37 agences dans ce pays. Ces acquisitions offrent des complémentarités fortes en termes de clientèle et d'implantations géographiques. De plus, elles nous permettent d'apporter une réponse nationale aux besoins des grands donneurs d'ordre. Ces deux opérations seront immédiatement contributives à l'appréciation des marges du pôle. Grâce à elles, nous nous renforçons sur un des marchés les plus dynamiques d'Europe. En Espagne, notre objectif est d'atteindre rapidement un chiffre d'affaires de 100 millions d'euros. Une fois ce but rallié, nous pourrons nous consacrer à notre développement sur un autre pays européen.
A noter que nous comptons déjà de petits réseaux en Allemagne, en Suisse et au Maroc que nous développons par croissance interne. Ainsi quatre nouvelles agences sont en cours d'ouverture en Allemagne et au Maroc cette année.

Quels sont vos objectifs en termes de chiffre d'affaires, de rentabilité opérationnelle et de résultat net pour l'ensemble de l'exercice 2006 ?
2006 sera placée sous le signe d'une croissance durable. Le début du second semestre est à ce titre prometteur. Notre chiffre d'affaires du mois de juillet progresse de 11 % et celui du mois d'août de 15%.
Dans le travail temporaire, le second semestre devrait confirmer l'accélération de notre activité avec une amélioration de notre rentabilité. Le chiffre d'affaire de ce pôle a progressé respectivement de 12,5% et 15,9% au mois de juillet et d'août. La croissance soutenue attendue en France s'accompagnera d'une forte croissance à l'internationale avec notamment la contribution des sociétés espagnoles récemment acquises. Notre réseau espagnol représentera un volume d'activité de 70 millions d'euros en année pleine.

Quant aux perspectives du pôle multiservices, elles sont également positives. Ainsi dans l'aéroportuaire, nos activités ont progressé de 15% au premier semestre 2006 et 17 millions d'euros de nouveaux contrats signés au cours des six premiers mois de l'année. Nous comptons passer le cap des 100 millions d'euros de chiffre d'affaires sur ce pôle en 2006. Mais au-delà de la conquête de nouveaux contrats, notre priorité au cours des prochains mois est d'optimiser la rentabilité à travers le développement de la franchise. Sur les activités engineering et maintenance, qui ont progressé de 25% au premier semestre, la priorité sera donnée à la croissance rentable.

En tant que spécialiste du travail temporaire, quelle est votre vision du marché de l'emploi en France ? Sommes-nous entrés dans une phase durable de baisse du taux de chômage ?
Le travail temporaire constitue un excellent indicateur de l'état de l'économie. Il marque le premier temps d'une reprise économique, il accompagne cette reprise et la suit. Le recours au travail temporaire peut aussi être synonyme d'un manque de confiance des entreprises face à une conjoncture qu'elles jugent incertaine. Elles recherchent alors de la flexibilité. Pour savoir si nous sommes entrés dans une phase durable de baisse du chômage, il faut attendre de savoir si le dynamisme actuel de l'emploi se confirme. Les données publiées par l'Insee concernant les créations d'emplois au cours du deuxième trimestre 2006 vont pleinement dans ce sens : sur 53 600 postes créés au deuxième trimestre, 34 100 l'ont été grâce au travail temporaire. Ces données démontrent une nouvelle fois la part de plus en plus importante de l'intérim au sein des créations d'emplois et confirment que la flexibilité est une solution au chômage de masse que connaît l'économie française.

Je suis convaincu que le marché du travail continuera à être dynamique car il sera soutenu par un certain nombre de facteurs tel le renouvellement des compétences au sein des entreprises à la suite des départs à la retraite.

Dans quelle mesure une amélioration du marché de l'emploi profitera-t-elle au groupe Crit ?
Nous ne pouvons que profiter d'une amélioration du marché de l'emploi. D'une part, les entreprises ont de plus en plus besoin de flexibilité pour répondre à leurs exigences de productivité, compétitivité et réactivité dans un contexte de concurrence mondialisée. D'autre part, grâce à la nouvelle loi de cohésion sociale, notre groupe peut désormais répondre aux besoins en CDI et CDD des entreprises. Qu'il s'agisse donc d'emplois temporaires ou permanents, nous sommes bien placés pour répondre aux besoins tant des PME-PMI que dans grands donneurs d'ordre.

Pouvez-vous nous parler de la stratégie de développement de l'activité engineering du groupe ?
Nous continuerons de renforcer les positions de nos activités engineering. Ainsi en début d'année, notre groupe a signé un partenariat de cinq ans avec Dassault Aviation portant sur la réalisation de prestations d'études d'aérostructures. Ceci nous permet de nous renforcer en matière d'engineering aéronautique et de nous positionner pour le développement des avions futurs du constructeur. Pour les marchés à venir, nous entendons accompagner nos donneurs d'ordre dans leurs développements internationaux dans des zones de marchés telles que la Chine, l'Inde ou les pays de l'Est, offrant ainsi au secteur engineering un fort potentiel de croissance.

Depuis quelques mois, vous multipliez les contrats dans le secteur aéroportuaire. Le groupe accorderait-il davantage d'attention à ce segment ?
Nous apportons notre attention à tous nos secteurs d'activité, qu'il s'agisse bien sûr du travail temporaire, notre cœur de métier que nous avons créé en 1962, ou de nos relais de croissance comme les activités d'engineering et maintenance ou notre pôle aéroportuaire, qui lui est plus récent puisqu'il est entré dans notre périmètre en 1999. Il est donc important que nous communiquions sur l'essor de cette branche. Nous avons été nommés prestataires d'assistance aéroportuaire en 2001 sur Roissy CDG 2 aux côtés d'ADP et d'Air France ce qui nous a permis de nous développer de façon très dynamique auprès des compagnies aériennes.
 
Toujours en matière de transport aérien : quel regard portez-vous sur le dossier A380 d'Airbus ?
Nous ne sommes pas pénalisés par les problèmes concernant l'A380 car nous n'avons pas d'activité en directe avec Airbus. Mais il est évidemment que sur des projets d'une telle envergure, des retards sont malheureusement toujours plausibles.

Propos recueillis par C.P.

- 24 Octobre 2006 - Copyright © 2006 www.easybourse.com

"