"Le marché français de l'intérim a connu un rebond de 12,8% au premier semestre sur un an. Vous enregistrez une croissance de 13,8%. Etes-vous satisfait ?
Nous ne sommes pas mécontents, mais ce n'est pas encore tout à fait ce que nous aurions souhaité. Dans l'industrie comme dans les services, c'est une reprise en accordéon qui se dessine et qui s'observe au niveau de l'intérim. Nous avons encore le sentiment de travailler au jour le jour, les perspectives ne sont pas dégagées. Cela dit, nous espérons que notre rythme de croissance va se maintenir au même niveau au second semestre, ce qui nous permettrait d'atteindre dès 2011 un chiffre d'affaires équivalent à celui de 2008 (ndlr : 1,4 milliard d'euros, contre 1,1 milliard en 2009).

Quels sont les secteurs les plus dynamiques en matière de travail temporaire actuellement ?
Le secteur médical recrute beaucoup, de même que l'informatique. En revanche, le BTP a moins recruté cet été que ce à quoi il nous avait habitués. De même, le secteur manufacturier reste dans une situation difficile et qui ne risque pas de s'arranger avec les nombreuses délocalisations auxquelles on a assisté ces dernières années. A l'avenir, ce secteur va devenir moins important pour le travail temporaire.

Le gouvernement espagnol vient d'annoncer une réforme du marché du travail qui vise à faire diminuer le nombre d'intérimaires. Craignez-vous que cela ait un impact sur vos activités dans ce pays ?
Tout ce que je peux vous dire, c'est que le marché espagnol du travail temporaire a connu un fort rebond au premier semestre et continue à être très dynamique. En outre, la nouvelle loi devrait permettre aux entreprises du bâtiment d'embaucher des intérimaires, ce qui n'était pas le cas auparavant. Nous avons donc plutôt tendance à nous en réjouir.
D'une manière générale, je pense le travail temporaire va se développer de façon très importante dans les années à venir, quel que soit le pays. Aujourd'hui les jeunes qui entrent sur le marché du travail savent qu'ils ne vont pas faire carrière toute leur vie dans la même entreprise. Certains sont même heureux de faire quelques années d'intérim avant de choisir leur voie.

Prévoyez-vous des acquisitions cette année ?

Nous sommes effectivement à la recherche d'acquisitions complémentaires, notamment dans le secteur médical ou informatique mais pas uniquement. Nous ciblons des entreprises entre 20 et 50 millions d'euros de chiffre d'affaires. Notre budget nous permet de racheter trois ou quatre entreprises de cette taille. Nous sommes également intéressés par des acteurs plus importants, entre 100 et 300 millions d'euros de chiffre d'affaires. Nous examinerons toutes les opportunités si elles se présentent.
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