La Banque Royale du Canada, premier prêteur au Canada, a dépassé mercredi les estimations des analystes pour son bénéfice trimestriel, la hausse des taux d'intérêt ayant permis à la banque de gagner plus sur ses actifs porteurs d'intérêts.

Néanmoins, le prêteur a mis de côté plus de fonds pour couvrir les prêts potentiellement aigris dans une économie incertaine, soulignant les incertitudes économiques à venir.

Les ménages canadiens ressentent les effets de la hausse des taux d'intérêt et du coût de la vie depuis que la Banque du Canada a entamé une série de hausses de taux pour freiner l'inflation.

Cette situation a alimenté les craintes de pertes de crédit excessives et a freiné la croissance des prêts, ce qui inquiète beaucoup les banques qui ont constitué l'an dernier des réserves de 3,54 milliards de dollars canadiens.

Cependant, des taux plus élevés génèrent plus de revenus pour les banques qui perçoivent plus d'intérêts sur les hypothèques et autres prêts.

"Les résultats ont bénéficié d'une augmentation du revenu net d'intérêts, due à une solide croissance des volumes, ainsi qu'à une augmentation des actifs des clients rémunérés par des commissions, reflétant l'appréciation du marché", a déclaré la banque dans un communiqué.

Le total des provisions pour pertes sur créances de RBC a augmenté à 813 millions de dollars canadiens, soit 53 %, par rapport à l'année précédente. Les analystes avaient prévu 728,7 millions de dollars canadiens, selon les données du LSEG.

Le revenu net d'intérêts, la différence entre les intérêts que les banques gagnent sur les prêts et ceux qu'elles versent sur les dépôts, a augmenté de 2,1 %.

Le bénéfice ajusté s'est élevé à 4,07 milliards de dollars canadiens, soit 2,85 dollars canadiens par action, pour les trois mois se terminant le 31 janvier, ce qui est supérieur aux prévisions des analystes (2,80 dollars canadiens par action), mais inférieur aux 4,26 milliards de dollars canadiens (3,04 dollars canadiens par action) d'il y a un an.

La banque a déclaré qu'elle avait été affectée par une taxe spéciale de 159 millions de dollars canadiens imposée par la U.S. Federal Deposit Insurance Corporation, qui a facturé aux banques une taxe pour reconstituer son fonds d'assurance des dépôts, épuisé par l'effondrement de la Silicon Valley Bank et de la Signature Bank l'année dernière.

La crise bancaire régionale au sud de la frontière a mis à rude épreuve la City National Bank, un prêteur connu pour sa clientèle hollywoodienne que RBC a acheté en 2015, obligeant sa société mère à injecter des capitaux frais, à supprimer près de 100 emplois et à procéder à des changements au niveau de la direction.

La banque a déclaré que l'infrastructure opérationnelle de City National restait une priorité absolue.

À l'instar de ses rivaux canadiens, dont TD et la Banque de Montréal, RBC cherche à croître en dehors d'un marché national fortement saturé et réglementé.

Les résultats trimestriels de RBC interviennent un jour après que ses homologues BMO et Bank of Nova Scotia ont déclaré avoir constitué des provisions pour créances douteuses et ont mis en garde contre une croissance modérée jusqu'à ce que la banque centrale commence à réduire ses taux d'intérêt.