L'année dernière, le spécialiste américain des processeurs avait largement sous-performé le secteur technologique, après une série d'accidents industriels qui avaient sapé la confiance des investisseurs. Dernièrement, la spéculation s'était emparée du titre au motif qu'un changement de stratégie pourrait être dans les cartons. En tout cas, des investisseurs activistes ont réussi à faire passer sur le marché le message selon lequel il serait intéressant pour l'entreprise de commencer à externaliser la fabrication de ses produits, alors qu'elle est une des rares à ne pas faire appel à des sous-traitants spécialisés, comme Taiwan Semiconductor ou Samsung Electronics.

Le grand rival AMD, le Nasdaq et Intel sur 1 an : dur, dur

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Le fantasme du fabless

Or, en marge de la publication des résultats trimestriels de la société, le management a déclaré que la majorité des produits seront fabriqués en interne au moins jusqu'en 2023, même si la porte est ouverte pour une externalisation accrue. La baisse du titre en soirée s'explique par ces déclarations, alors que certains financiers espéraient une transition plus rapide et plus radicale vers un nouveau modèle. C'est oublier un peu vite qu'il faudra du temps au revenant Pat Gelsinger pour monter une stratégie cohérente. Intel n'a d'ailleurs pas formulé de prévisions au-delà du T1, pour laisser le temps au dirigeant de prendre ses marques.

En parallèle, et cela n'aide pas pour l'image, Intel a concédé avoir été victime d'un probable piratage, qui aurait permis à des hackers d'accéder à certains éléments financiers de l'entreprise, avant la publication des résultats. Un graphique de son compte de résultats trimestriels aurait notamment circulé alors qu'il n'aurait pas dû. Les investigations sont en cours. Hier, le directeur financier d'Intel avait indiqué au Financial Times que des informations financières sensibles avaient été dérobées par un piratage informatique sur le site web de l'entreprise.

Les résultats résumés du groupe sont ici et l'article du Financial Times sur le hacking est là. Pour une vision plus large du débat sur la stratégie à adopter pour Intel et le retour du fils prodigue Pat Gelsinger, cet article du Barron's traduit en français devrait faire l'affaire.