Le nombre de comptes clients augmente de 23% et, remontée des taux oblige, le chiffre d'affaires dépasse pour la première fois la barre des $4 milliards. Cette performance est en effet largement due à la marge d'intérêt nette de $2.8 milliards, en hausse de $1.1 milliard par rapport à l'année précédente.

On notera pourtant que Interactive Brokers — fidèle à son standard de service — fut parmi les institutions financières l'une des toutes premières à répercuter la hausse des taux sur la rémunération des dépôts de ses clients. Cette élégance ne l'a manifestement pas desservi. 

Les revenus issus des commissions de trading et autres services technologiques, pour leur part, restent stables par rapport à 2022. On note pour l'anecdote que le volume de transactions sur actions a diminué de 22%, tandis que le volume de transactions sur options augmente de 21%.

Le courtier fondé par le charismatique Thomas Peterffy poursuit donc son ascension. Distingué pour la qualité de sa plate-forme et de ses services, Interactive Brokers a quadruplé son chiffre d'affaires en dix ans. 

Sur la période, les dépenses d'exploitation n'ont fait que doubler : en résulte un important levier opérationnel, et un profit d'exploitation qui quintuple, de $600 millions en 2013 à plus de $3 milliards en 2023. 

On note que la valorisation d'Interactive Brokers n'a fait que diminuer au fur et à mesure que le courtier se développait et prenait des parts de marché. Son action s'échangeait à plus de trente fois les profits il y a dix ans, contre quinze fois aujourd'hui.

Le marché suppose-t-il que le potentiel de croissance s'épuise dans un marché du courtage ultra-compétitif où les commissions se réduisent à presque zéro ? L'argument tient debout, mais on entendait la même chose il y a dix ans — époque où Interactive Brokers était déjà le pionnier du trading low-cost.