Paris (awp/afp) - Le transport aérien de passagers dans le monde a continué à baisser en février, tombant au quart des niveaux observés avant la pandémie, avec des voyages internationaux divisés par dix, a annoncé mercredi l'Iata.

Selon l'Association internationale du transport aérien, le trafic mondial calculé en kilomètres-passagers payants s'est effondré de 74,7% par rapport à février 2019, l'année dernière n'étant pas représentative en raison des premiers effets de la crise mondiale du Covid-19.

Il s'agit d'une nouvelle aggravation de la tendance après un mois de janvier 2021 à -72,2%, a précisé l'Iata, dont les 290 compagnies membres représentent 82% du trafic mondial. Pour toute l'année 2020, le repli avait atteint 66%.

Victime des restrictions de déplacement, la fréquentation des liaisons internationales s'est contractée de 88,7% en février, contre -85,7% le mois précédent, et "il n'y a aucun signe de reprise dans les conditions actuelles", a constaté le nouveau directeur général de l'Iata, Willie Walsh.

La fréquentation des lignes intérieures est moins touchée par la désaffection des passagers, mais elle ne représentait en février que 51% du trafic de la même période deux ans plus tôt, là aussi une aggravation par rapport aux -47,8% de 2019.

"La situation du secteur du côté des passagers est de toute évidence très difficile", a constaté lors d'une visioconférence de presse M. Walsh, ancien patron de la maison mère de British Airways qui vient de prendre le relais du français Alexandre de Juniac à l'Iata.

"Il s'agit de la crise la plus difficile à laquelle le secteur ait dû faire face, et je le dis d'expérience, après plus de 40 ans dans le secteur", a encore dit M. Walsh.

Les compagnies aériennes ont perdu 510 milliards de dollars de chiffre d'affaires l'année dernière et le trafic aérien ne devrait représenter cette année qu'entre 33% et 38% de ce qu'il était en 2019, avait prévenu l'Iata le 24 février.

M. Walsh s'est néanmoins dit encouragé par les progrès des campagnes de vaccination et a estimé qu'il fallait "rester optimiste pour la saison estivale" en Europe. L'Iata a également noté que le trafic passagers avait enrayé son repli en Amérique du Nord, même s'il est encore resté inférieur de 56,1% à celui de février 2019, un phénomène de reprise attribué à "la chute des taux de contagion et l'accélération des vaccinations".

afp/rp