Tokyo (awp/afp) - Le président et le directeur général de la compagnie japonaise d'électricité Kansai Electric Power ont annoncé mercredi leur démission en raison d'un scandale lié à des cadeaux somptueux reçus pendant des années de la part d'un élu local.

"Pour assumer notre responsabilité, nous avons décidé de démissionner", a annoncé le président du groupe Makoto Yagi lors d'une conférence de presse.

Il avait écarté cette possibilité il y a une semaine, mais depuis le scandale a pris de l'ampleur et les critiques n'ont pas cessé de fuser.

"Ma démission est effective aujourd'hui mais celle du directeur général, Shigeki Iwane, le sera plus tard" après la fin d'une enquête diligentée par une instance extérieure, a précisé M. Yagi.

"Nous présentons toutes nos excuses", a-t-il déclaré en s'inclinant devant les caméras.

"Nous avons décidé de mettre en place une nouvelle commission d'enquête indépendante", a précisé de son côté M. Iwane, assurant que cette instance aurait toute latitude pour enquêter sur les mauvaises pratiques ancrées dans l'entreprise et mises au jour récemment.

Les dirigeants de Kansai Electric Power (Kepco), qui dessert l'ouest du Japon, avaient reconnu il y a près de deux semaines avoir reçu pendant des années des "cadeaux" de valeur (argent et objets) de la part du maire adjoint de Takahama, une commune accueillant l'une des plus importantes centrales nucléaires du groupe.

Le montant de ces pots-de-vin déguisés, servis à vingt responsables de Kepco pendant sept ans jusqu'en 2017, s'élève au total à 320 millions de yens (2,7 millions d'euros).

"Je ne donnerai pas le détail sur qui a reçu quoi, quand et pour quelle valeur, car il s'agit d'informations à caractère privé", avait alors dit M.Iwane, soulevant une volée de critiques dans l'opinion publique.

"Nous avions accepté ces cadeaux car nous craignions qu'un refus ne détériore nos relations avec l'administration", avait-il justifié.

"Nous avions en tête de les rendre au moment opportun. Nous savions que c'étaient des présents coûteux et qu'il faudrait les restituer un jour", a-t-il dit.

Kepco est la compagnie du Japon dont la production d'électricité dépendait le plus du nucléaire avant la catastrophe de Fukushima en 2011, qui a conduit progressivement à l'arrêt de toutes les installations et à un durcissement drastique des normes de sécurité nucléaire dans le pays.

Le groupe exploite sept réacteurs dans l'ouest du pays (dont trois à Takahama), mais seulement trois sont en service actuellement.

afp/jh