Zurich (awp) - Le constructeur de machines d'engrenage Klingelnberg est parvenu à renouer avec les bénéfices au cours de son exercice décalé 2022/23 (clos fin mars) alors que les ventes et les commandes ont atteint de nouveaux records. Les actionnaires, priés depuis plusieurs années de se passer de rémunération, se verront proposer le versement d'un dividende pour l'année écoulée.

Malgré un contexte qualifié de "difficile", l'entreprise zurichoise a vu son chiffre d'affaires quasiment doubler à 309 millions d'euros, une croissance à laquelle ont contribué tous les secteurs d'activité. Plus de la moitié des ventes (52%) ont été réalisées dans la région Asie-Pacifique et près d'un tiers (31%) en Europe, Moyen-Orient, Afrique (EMEA), précise le groupe vendredi dans un communiqué.

Sur le plan opérationnel, Klingelnberg est revenu en territoire positif, avec un excédent avant intérêts et impôts (Ebit) de 23,8 millions d'euros, après un déficit de 15,7 millions en 2021/22, débouchant sur un bénéfice net de 20,8 millions, contre une perte de 21,7 millions un an plus tôt. Forte de sa performance, l'entreprise soumettra à l'approbation de ses actionnaires le 22 août prochain le versement d'un dividende de 40 centimes par action au titre de l'exercice écoulé.

Pour la suite des opérations, la direction de Klingelnberg se veut confiante, au vu des nouvelles commandes qui frisaient les 300 millions d'euros au bouclement de l'exercice sous revue, dont 40% à mettre au crédit de secteurs stratégiques comme l'électromobilité et les énergies renouvelables.

"Nous regardons l'avenir avec optimisme et sommes convaincus que ce nouvel exercice sera très bon", a déclaré le directeur général (CEO) Jan Klingelnberg, cité dans le document.

Pour 2023/24, l'entreprise anticipe le maintien de la demande à un niveau élevé, et un chiffre d'affaires de l'ordre de celui de l'exercice précédent, alors que l'Ebit devrait poursuivre sa progression.

Dans la foulée de ses résultats annuels, Klingelnberg a fait savoir que Roger Baillod, qui avait rejoint le conseil d'administration de l'entreprise en 2018, année de l'introduction en Bourse (IPO) de l'entreprise, ne se présentera pas pour un nouveau mandat et devrait être remplacé par le CEO qui officiera comme administrateur délégué.

Exercice sans malchance

"Nous avons bouclé la première année normale après l'inondation catastrophique de l'usine de Hückeswagen en 2021 et la première sans malchance depuis longtemps", a résumé le Jan Klingelnberg en téléconférence, qualifiant l'exercice écoulé de "très positif".

La division des engrenages coniques, principale contributrice aux recettes du groupe, a vu son chiffre d'affaires décoller de près de 90% à plus de 111 millions d'euros, une envolée que le directeur financier (CFO) Christoph Küster a mis au crédit d'effets de rattrapage, après l'interruption de la production consécutive à l'inondation de l'été 2021. Mais la demande pour les engrenages cylindriques a également été "très importante".

Le patron de l'industriel zurichois voit dans le redressement de la rentabilité "les fruits des programmes d'efficience engagés". Les problèmes d'approvisionnement, qui se traduisent par une qualité de composants qui "laisse parfois à désirer", devaient selon lui appartenir bientôt au passé.

La marge opérationnelle, qui s'est inscrite à 7,7% en 2022/23, est appelée à encore s'améliorer, même si les responsables n'ont pas souhaité articuler de prévision chiffrées. "Nous préférons rester prudents, mais la marge devrait en tout cas atteindre 8% cette année", a déclaré le CFO, qui anticipe à moyen terme une valeur à deux chiffres.

Les chiffres du jour ont visiblement comblé les attentes des investisseurs. A la bourse, la nominative Klingelnberg a terminé en hausse de 5,1 à 18,70 francs suisses, dans un SPI en progression de 0,59%.

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