Publiés hier soir, ils indiquent une belle hausse des nouvelles commandes, mais une baisse prononcée des profits sous le double effet conjugué de l'inflation et de prix du neuf en chute libre depuis la remontée des taux.

Incontournable dans sa catégorie, Lennar figure parmi les trois premiers constructeurs dans 33 états américains, en plus de jouir d'une position compétitive privilégiée en Floride et au Texas — les deux états au solde migratoire le plus élevé aux Etats-Unis.  

Comme ses deux comparables directs DR Horton et NVR, le groupe réalise l'essentiel de ses acquisitions de terrains via des options. Cette ingénierie financière lui permet de supporter un moindre risque de dépréciation de ses actifs à long terme. 

Les nouvelles constructions oscillent grosso modo autour de leur moyenne historique. Néanmoins, les projections du US Census s'accordent à prévoir une augmentation continue des formations de nouveaux ménages jusqu'à 2030 au moins. 

A ce titre, si nous ne sommes clairement pas sur un bas de cycle comparable à la période 2008-2011, ni dans une séquence de grand déséquilibre comme au Canada voisin, il est permis de penser que le marché restera dans un futur proche relativement favorable à l'offre — c'est-à-dire aux constructeurs. 

Lennar, malgré le récent ralentissement, aura spectaculairement bien traversé le précédent cycle — celui des taux à quasi zéro qui commence au lendemain de la crise financière. Son chiffre d'affaires décuple entre 2012 et 2022, tandis que son profit par action quintuple.

En parallèle, le groupe a très significativement réduit son levier financier. Ceci n'a pas empêché la rentabilité d'atteindre des plus-hauts historiques ces dernières années — signe d'un marché tendu et nettement en faveur de l'offre. 

Cela peut-il durer ? Les investisseurs pensent clairement que non, d'où une valorisation actuelle aux alentours de huit ou neuf fois les profits, là où la moyenne évolue plutôt entre douze et treize fois les profits. 

Il est vrai qu'on ne peut s'attendre à voir Lennar décupler de nouveau son chiffre d'affaires sur la prochaine décennie. Une chose est en tout cas certaine : aux Etats-Unis comme en Europe, les investisseurs boudent le secteur de la construction — voir à ce sujet notre récent article sur le français Samse

Lennar profite de ce qu'il perçoit comme une valorisation attractive pour racheter ses titres dans d'importantes proportions. On rappelle que Berkshire Hathaway compte depuis quelques semaines parmi les actionnaires du groupe.