Genève (awp) - Le fabricant de périphériques informatiques Logitech a vu ses ventes se contracter mais sa rentabilité s'améliorer sur l'exercice décalé 2023-2024, clos fin mars. Le groupe vaudois mise sur une modeste reprise de la croissance ces prochains mois et vise d'éventuelles acquisitions.

L'exercice écoulé a été "marqué par des améliorations constantes et continues alors que nous avons positionné notre activité pour un retour à la croissance", ont indiqué la nouvelle directrice générale Hanneke Faber et le responsable des finances Charles Boynton dans une lettre aux actionnaires.

Le dernier trimestre, qui s'est déroulé de janvier à fin mars, a été "très solide", grâce à une croissance dans l'ensemble des régions et des produits, ont ajouté les deux dirigeants dans le document publié mardi. Au quatrième partiel, les ventes ont en effet décollé de 5% sur un an et hors effets des devises à 1,0 milliard de dollars (913,4 millions de francs suisses).

Après avoir bondi à près de 5,5 milliards sur l'exercice 2021-2022, portées par la demande en périphériques informatiques pendant la pandémie de coronavirus, les ventes de Logitech se sont normalisées ces dernières années.

Sur l'exercice 2023-2024, le chiffre d'affaires du fabricant vaudois de claviers et souris a ainsi reculé de 5%, ou de 6% hors effets de changes, à 4,3 milliards de dollars. L'entreprise a enregistré un repli dans quasiment toute sa gamme de produits, notamment dans les accessoires pour jeux vidéo (-4%) qui représentent désormais l'essentiel des recettes. Seule l'activité historique avec les souris a réalisé une modeste croissance de 2%.

Au niveau de la rentabilité, le résultat d'exploitation (Ebit), selon la norme comptable non-Gaap, a par contre bondi de 19% à 699 millions, notamment grâce à une baisse des dépenses, a annoncé mardi le groupe dans des documents. Le bénéfice net s'est quant à lui établi à 672,7 millions, en forte hausse de 27,7% comparé à l'exercice 2022-2023.

Logitech dépasse ainsi ses propres prévisions. Mi-mars, l'entreprise disait tabler pour l'ensemble de l'exercice sur des recettes entre 4,2 et 4,25 milliards de dollars, en baisse de 6% à 7% L'Ebit non-Gaap était attendu dans une fourchette de 610 à 660 millions (-4% à -12%).

Pour le nouvel exercice 2024-2025, la direction vise une évolution du chiffre d'affaires entre 0% et +2% à 4,3-4,4 milliards de dollars et un bénéfice d'exploitation non-Gaap entre 685 et 715 millions (-2% à +2%).

Priorité à la croissance

"Notre priorité est de renouer avec la croissance annuelle", ont martelé les deux responsables dans la missive. Au-delà de l'année prochaine, Logitech compte augmenter sa croissance organique et mise entre autres sur des acquisitions. Cette accélération devrait conduire à une marge brute non-Gaap de 39% à 44%, contre 41,8% actuellement.

Le groupe n'a par contre donné aucune indication sur son futur directeur financier, suite à l'annonce en mars du départ du responsables des finances Charles 'Chuck' Boynton pour mi-mai. "Son successeur sera annoncé à une date ultérieure", a seulement indiqué Logitech.

A la Bourse suisse, l'action Logitech a effectué un tour de montagnes russes, les investisseurs saluant en matinée les informations, puis se ravisant. Au final, le titre a terminé la séance en repli de 0,99% à 72,06 francs suisses, non sans avoir auparavant figuré au rang des principaux perdants, alors que l'indice phare SMI a cédé 0,63%

Michael Foeth de la banque Vontobel a relevé, dans un commentaire de marché, des "priorités stratégiques claires suggérant une accélération de la croissance et de solides marges au-delà de 2025". Les perspectives brossées pour le nouvel exercice sont meilleures qu'anticipé, s'est pour sa part réjoui Juergen Wagner de Stifel dans une note. "Nous nous attendions à des prévisions plutôt timorées, vu la faiblesse persistante de la demande de la clientèle", a estimé l'analyste, ajoutant que ces projections représentaient "une heureuse surprise".

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