"Miliboo, marque de meubles sur Internet que vous avez créée en 2005, s’introduit en Bourse dans un contexte difficile pour les sociétés technologiques. Etes-vous confiant ?
On a tendance à mettre toutes les sociétés internet dans le même panier, or elles sont très différentes. Miliboo est une société de e-commerce avec une approche très structurée de son marché. Nous avons doublé notre chiffre d’affaires tous les deux ans depuis 2010 et notre modèle économique a déjà prouvé sa capacité à être rentable. En 2014 nous nous sommes dimensionnés pour faire face à notre croissance future. Notre introduction en Bourse a comme objectif d’accélérer notre croissance, notamment en Europe, mais nous sommes très loin des ambitions de levée de fonds et de valorisation d’un Deezer, par exemple. J’ajoute qu’il s’agit d’une augmentation de capital sans cession de titres par les actionnaires existants. Tous ces éléments font
une grande différence par rapport aux opérations que l’on a pu voir ces derniers mois.

Les ventes de meubles en ligne ne représentent que 3% du e-commerce en France. Cette proportion peut-elle évoluer ?
On peut s’attendre à une progression de ce chiffre sachant qu’il peut atteindre jusqu’à 6% dans d’autres pays européens, en Grande-Bretagne notamment. Dans notre pays les ventes de meubles en ligne représentent un marché très important, estimé à 1,7 milliard d’euros, pour un marché de l’ameublement d’environ 10 milliards. Les gens n’ont donc aucun problème à acheter des meubles sur Internet. Parfois ils veulent tester certains de nos produits avant d’acheter, c’est pourquoi nous avons ouvert une « Milibootik » à Paris, il y a un an. Mais nous n’allons pas pour autant ouvrir des magasins partout en France, notre identité étant le commerce en ligne nous resterons pour l’essentiel un site d’e-commerce.

Comment vous démarquez-vous de vos concurrents?
Dès le départ, Miliboo a opté pour un modèle différenciant, notamment en créant sa propre marque avec des produits exclusifs que vous ne pouvez pas retrouver ailleurs.  Nous avons également mis au point des outils logistiques de premier ordre, ce qui nous permet de maîtriser parfaitement nos coûts
et de pouvoir continuer à croître en nous appuyant sur des bases solides. Nos produits sont conçus en France, fabriqués en Asie ou en Europe par nos partenaires et contrôlés par nos équipes sur place, puis reviennent ensuite en France où ils sont stockés dans notre entrepôt de Fos-sur-Mer avant d’être enfin vendus. Ce process a l’avantage de nous permettre d’offrir à nos clients une disponibilité quasi immédiate des meubles (24 à 72h en France), là où la plupart des autres sites proposent des délais de plusieurs jours, voire plusieurs semaines.

A quoi vont servir les fonds levés lors de cette introduction en bourse ?
L’augmentation de capital doit nous permettre d’accélérer notre croissance en Europe, sans pour autant nous disperser. Nous concentrerons nos efforts principalement sur la France, l’Italie et l’Espagne, où nous sommes déjà présents puis le Royaume-Uni où nous allons démarrer les ventes dès 2016. Ces pays représentent à eux seuls un marché de plusieurs dizaines de milliards d’euros. Un premier tiers des fonds de l’IPO ira au développement marketing et à la conquête de nouveaux marchés, un deuxième tiers sera consacré au déploiement de nouveaux produits et de nouvelles Milibootik, et un troisième tiers servira au renforcement du BFR (besoin en fonds de roulement).
J’ajoute qu’étant en lien direct avec le consommateur, nous avons besoin d’augmenter notre notoriété. C’est en partie pour cela que nous avons choisi aussi la Bourse, alors que nous aurions pu continuer de nous financer en 'privé'. Enfin, nous avons un modèle de croissance maîtrisé et différenciant avec des coûts rationalisés, ce qui correspond aux attentes des investisseurs."